Révélation : le projet secret Périclès et la campagne française contre l’Algérie
De Paris, Mrizek Sahraoui – Beaucoup des deux côtés de la Méditerranée font le reproche à Bruno Retailleau de s’acharner contre l’Algérie, juste par obsession. Non ! Ce n’est pas une obsession, cela relève d’un vrai projet politique mûri et structuré dans l’ombre. Le projet en question porte un nom, celui du stratège grec : Périclès, acronyme de Patriotes enracinés résistants identitaires chrétiens libéraux européens. Le destin de la France se résume désormais en huit lettres. C’est l’œuvre d’un certain Pierre-Edouard Stérin, le milliardaire adepte et farouche défenseur de la théorie du Grand Remplacement, qui travaille ardemment pour l’union des droites, des LR à Reconquête, en passant, accessoirement, par les opportunistes résiduels du macronisme. Pierre-Edouard Stérin n’est pas moins fervent partisan de la remigration, lui qui milite pour une France catholique, sans islam, résolument débarrassée de l’immigration, notamment algérienne.
Du slogan creux mais sonore «Islam de France» au projet politique «France sans islam» ; de la vaine incantation «immigration choisie» à l’ambition tranchante «immigration zéro» – derrière cette formule se profile bien évidemment une cible privilégiée : l’immigration algérienne –, voilà le projet politique pour la France de 2027 que préparent derrière le castelet des patrons du CAC 40 les vrais architectes de la candidature de Bruno Retailleau. La bourgeoisie et l’extrême droite ne font désormais qu’un.
On le sait maintenant, même si les médias n’en parlent pas assez, derrière l’ascension fulgurante de l’excité ministre de l’Intérieur, inconnu lui aussi du grand public, il y a encore une année, des milliardaires s’activent avec la plus grande des frénésies pour le porter à l’Elysée. Par tous les moyens, y compris par le sacrifice des intérêts vitaux de la France, dont l’économie en pâtit, notamment depuis la dégradation de ses relations avec son ancienne colonie.
Patrons du CAC 40 mais qui sont-ils vraiment ? Vincent Bolloré, l’oligarque seigneur des ondes et des écrans, François Durvye, principal conseiller économique de Marine Le Pen et, plus visible, Pierre-Edouard Stérin, le catholique traditionaliste de fer, pèlerin des vieilles chapelles, ouvertement lié aux sombres légions de la droite réactionnaire et de l’extrême droite.
Le choix de Bruno Retailleau est loin d’être le fruit du hasard. Il répond aux décrets impérieux du projet Périclès, la machine de guerre politique dotée de moyens colossaux – 150 millions d’euros – destinée à couronner la droite conservatrice en convergence avec l’extrême droite. Des moyens mis à disposition pour forger et accompagner la candidature de Bruno Retailleau ; de l’argent sonnant et trébuchant qui servira surtout à, littéralement, acheter les consciences et les bulletins de vote, via les médias de Vincent Bolloré, qui, eux, se sont déjà mis en ordre de bataille politique, culturelle et cultuelle, en le criant urbi et orbi.
Ce fut au lendemain des élections législatives de juillet 2024, lors d’une réunion entre Pierre-Edouard Stérin et Bruno Retailleau, tenue en janvier 2025, à laquelle s’était joint l’innommable Xavier Driencourt, que la décision a été prise de propulser sous les feux des projecteurs médiatiques et ainsi de mettre en orbite le sénateur vendéen, ancien vassal de François Fillon, le chevalier catholique déchu de l’ultralibéralisme. L’entrée de Bruno Retailleau au gouvernement Barnier en septembre de l’année écoulée, bien que son parti eût obtenu 8% des suffrages, marque le début de l’aventure.
Mais pourquoi lui, Bruno Retailleau ? Parce qu’il est de la droite ultraconservatrice, catholique traditionaliste, surtout capable de porter le projet Périclès, eu égard à sa longue expérience et pour avoir gravi un à un tous les échelons. Le désormais patron des Républicains remplit amplement les conditions pour être le cheval de Vincent Bolloré et de Pierre-Edouard Stérin. Cependant, d’autres raisons ont poussé les deux oligarques à miser sur lui et non sur d’autres figures de la droite dure et de l’extrême-droite bien connues du grand public. Les législatives de 2024 ont tranché : le nom des Le Pen reste une ligne rouge à ne pas franchir pour une bonne partie de l’électorat, en plus de l’obstacle dirimant qui se dresse devant Marine Le Pen : l’inéligibilité prononcée par la justice en attendant le verdict du recours. Bardella, lui, peine encore à convaincre qu’il est autre chose qu’un produit marketing. Quant au tocard Eric Zemmour, son étoile s’est éteinte au fil des scrutins d’où il est sorti exsangue à tout point de vue.
C’est ainsi que le nom de Bruno Retailleau s’est alors imposé. Alors, avec les moyens mis à la disposition de sa candidature, au regard de la ferme détermination affichée des milliardaires de le soutenir jusqu’au couronnement, et, surtout, avec un peuple français désemparé, manipulé, de plus en plus porté à tenter la carte de cette droite réactionnaire et de cette extrême droite viscéralement haineuse de l’Algérie, la victoire de Bruno Retailleau ne fait plus de doute. Qu’attendre alors d’un président entouré des héritiers de l’OAS et dont le père a fait la Guerre d’Algérie ?
M. S.
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