Le régime macroniste se défausse sur l’Algérie pour éviter de parler de misère
De Paris, Mrizek Sahraoui – Depuis des mois, après les résultats des législatives de juillet 2024, pour être précis, qui ont clairement signifié le rejet du régime macroniste par le peuple français, le débat public s’est égaré dans des polémiques stériles sur l’immigration, l’islam et l’Algérie. Il a depuis tourné en boucle autour de ces trois sujets, alors que les préoccupations majeures des Français, clairement identifiées, sont totalement mises sous le boisseau, reléguées au second plan : le pouvoir d’achat en berne s’érode, les hôpitaux et le système de santé en général sous haute tension, les services publics à l’agonie, les salaires qui stagnent, une crise climatique qui s’accélère et, il faut le reconnaître, l’insécurité en général qui galope. Insécurité grandissante, domaine de compétence du ministre de l’Intérieur, alors que lui passe son temps à claironner des mesures spectaculaires, mais sans réel effet sur le terrain.
On n’en parle pas du tout de ces sujets. Et, à chaque fois que ces thèmes brûlants viennent à menacer de monopoliser le débat public, le gouvernement et les médias, qui jouent le rôle d’entremetteurs, recourent à ce qu’ils maîtrisent le mieux : le subtil art de la diversion. Pendant ce temps, le Parlement est frappé d’une léthargie coupable et ne légifère plus. Le chef du gouvernement, englué dans l’affaire du lycée Betharam, se bat moins pour les Français que pour sa propre survie politique et éviter la censure. (Son) Exécutif, quant à lui, semble avoir pris un congé sabbatique… jusqu’en 2027.
En revanche, c’est la course à l’échalote sur les sujets imposés par les agendas politiques. Les médias, complices dans cette mascarade, en raffolent. Les experts autoproclamés se succèdent sur les plateaux à un rythme effréné. De la macronie à la fachosphère, en passant par les Républicains, désormais entre les mains de la frange la plus réactionnaire, c’est le marché de gros des petites phrases autour du voile, de l’islam, de l’immigration et de l’Algérie. On désigne un coupable tout trouvé pour éviter de parler des vraies responsabilités et des cuisants échecs du régime macroniste qui agonise, en réalité à bout de souffle depuis longtemps.
Seulement voilà, nous savons maintenant que la campagne pour l’élection présidentielle de 2027 est déjà lancée. Plusieurs candidats déclarés ou putatifs sont sur les starting-blocks. Mais plutôt que de proposer des programmes politiques solides, répondant aux attentes et aux préoccupations des citoyens, destinés à améliorer la vie des Français, c’est la stratégie du bouc émissaire qui prévaut. Il faut s’attendre donc à de nouvelles provocations visant l’Algérie et ses institutions. Notre communauté nationale établie en France pourrait en payer les frais. D’ailleurs, des témoignages sur les réseaux sociaux indiquent que certaines préfectures compliquent délibérément le renouvellement des titres de séjour des Algériens – un signe avant-coureur des dérives à venir.
Bien évidemment, l’Algérie ne restera pas les bras ballants face à d’éventuelles dérives ou traitements iniques dont pourraient faire l’objet les Algériens de France. Elle l’a bien montré jusqu’ici.
M. S.
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