L’hôte de l’Algérie Delogu lynché pour n’avoir pas aboyé avec la meute enragée
Par Karim B. – La meute enragée se déchaîne à nouveau en France. Après avoir avalé de travers la confirmation de la condamnation de l’agent Boualem Sansal à 5 ans de prison ferme et ruminé celle d’un autre agent de la DGSE déguisé en journaliste sportif à 7 ans de réclusion criminelle, les médias stipendiés, propriété d’une poignée de galetteux du CAC 40, tous proches de l’extrême-droite, qui prennent la France tout entière en otage, lynchent le député LFI Sébastien Delogu.
A Paris, on l’attendait au tournant. Ses déclarations à la Télévision publique algérienne ne sont pas du tout du goût de l’establishment français. Ses positions tombent comme un cheveu dans la soupe, au moment où les fanfarons de l’Assemblée nationale allaient faire tourner, encore une fois, le disque rayé de la dénonciation unilatérale de l’Accord de 1968, avant que les députés non-élus ne se ravisent, suite à une injonction de l’Elysée, lequel a interdit à «l’indépendant» pouvoir législatif de remuer le couteau dans la plaie. C’est que la France officielle, souffrant d’une arrogance déplacée, a compris qu’elle a fait fausse route en voulant titiller le «régime algérien» par la provocation et l’intimidation. Un coup d’épée dans l’eau, en somme.
Les outils de propagande français jubilent, pavoisent, lancent des youyous, depuis que le parti de Jean-Luc Mélenchon s’est fendu d’un communiqué pour, chante-t-on en chœur dans les rédactions parisiennes corrompues, dépourvues d’honneur et de scrupule, «désavouer», «se démarquer», «se désolidariser», «lâcher», «désapprouver». Bref, toutes les formules sont bonnes pour qualifier la réaction de La France Insoumise.
Quel est le tort de Sébastien Delogu ? Le député est accusé de n’avoir pas soulevé le lièvre à Alger, de n’avoir pas tapé du poing sur la table de ses hôtes pour exiger la libération des agents de la DGSE, Boualem Sansal et Christophe Gleizes. A Paris, on fait mine d’être fâchés parce qu’un représentant du Parlement s’est fait le complice du «régime algérien», en disant ses quatre vérités à la classe politique française nauséabonde, dont l’honneur s’est décomposé tel un cadavre putride. En réalité, ce qui dérange la clique à Macron, c’est l’échec cuisant face à la détermination et à l’intransigeance d’Alger. Une bérézina que Paris a essayé de noyer dans un cuvier, mais qui remonte à la surface pour rappeler aux Français, étouffés par les discours soporifiques de leurs dirigeants dégoulinant de morgue sous 40 degrés Celsius, que les bulles qui s’y forment sont le produit de leurs pets.
Sébastien Delogu restera à Alger jusqu’au 6 juillet, a-t-on appris, car il assistera aux festivités du 5 Juillet. Il est l’invité de l’Algérie et il y est le bienvenu, ainsi que tous ceux qui, comme lui, dans son pays livré aux fripouilles Ciotti, Zemmour, Le Pen, Bardella, Dati et autre Retailleau, osent nager à contrecourant de la houle extrémiste dans une France qui tangue et qui chavire à vue d’œil.
K. B.
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