Nécropolitique

Gaza famine
Ils ne nous pardonneront pas notre lâcheté !

Par Khaled Boulaziz – Il n’y a plus de guerre à Gaza. Il n’y a plus d’armée face à une autre armée. Il n’y a plus de «théâtre d’opérations». Il y a un carnage. Un massacre à huis clos. Un abattoir algorithmique. Il y a un peuple affamé, démembré, piétiné, et un Etat colonial qui a pris l’habitude de vomir sa rage nucléaire sur des enfants décharnés. Et, pendant ce temps, les plumitifs du Monde débitent leur propagande en manchettes aseptisées, dégoulinantes d’objectivité mensongère : «Israël appelle la population à évacuer». Comme si le monstre prévenait sa proie avant de la broyer.

Mais où donc doivent-ils aller, les Palestiniens ? Où fuir, quand toute la bande de Gaza est une trappe ? Quand le «sud» recommandé par l’armée israélienne est déjà bombardé avant que les pieds ensanglantés des déplacés n’y parviennent ? C’est un jeu macabre, un labyrinthe de mort où chaque direction mène à une frappe. Une farce nécropolitique où les mêmes qui enferment Gaza comme un camp de concentration ont l’outrecuidance de parler de couloirs «humanitaires».

Il n’y a pas d’humanitaire dans une famine programmée. Il n’y a pas d’évacuation quand chaque centimètre carré est sous les crocs des drones. Il n’y a que la barbarie d’Etat, élevée au rang de doctrine, applaudie par les chancelleries, rendue invisible par les médias bien peignés. Et ceux qui ne meurent pas sous les bombes meurent de faim. Lentement, avec méthode, selon une architecture sadique de la punition collective. Car l’arme alimentaire, ici, n’est pas un accident de la guerre : elle en est la stratégie centrale. On affame, on empoisonne l’eau, on brûle les silos à blé, on cible les convois d’aide comme on viserait un dépôt d’armes. On parle d’«opération militaire», mais on pratique l’extermination logistique. Gaza est un camp d’expérimentation pour une nouvelle forme de nécropolitique algorithmique, où les meurtres se programment, se ventilent, s’optimisent.

On parle d’«offensive» comme on parlerait d’une manœuvre militaire. Non. Ce qui se prépare, c’est un achèvement. L’extermination d’un peuple par tranches, par vagues, par couches superposées de feu et de plomb. On appelle cela des «opérations». On parle de «terroristes neutralisés». Mais dans les faits, ce sont des gosses réduits en fragments, des femmes enterrées vivantes, des vieillards morts de déshydratation. C’est une nécrose géopolitique que personne n’ose plus regarder.

Pendant ce temps, les technocrates européens, ces prostituées diplomatiques à cravate bleue, distribuent des déclarations creuses entre deux ventes d’armes. L’ONU ? Un théâtre de l’absurde. Un cimetière de résolutions. Les Etats-Unis ? Parrains, financeurs, fournisseurs. Biden ou Trump, peu importe : le pipeline est le même. Et Le Monde, entre deux articles sponsorisés, ose encore parler d’«élargissement de l’offensive». Quelle neutralité obscène !

Ils veulent que les Palestiniens disparaissent. Non pas d’un coup – ce serait trop visible –, mais lentement, jusqu’à extinction. Par la faim, par la fatigue, par la fragmentation. Ils veulent que le dernier enfant meure, que la dernière pierre soit effondrée, que la dernière clef soit rouillée. Et que le monde, repu de hashtags et d’indignations mécaniques, passe à autre chose. C’est cela leur plan de combat. Et pendant qu’on évoque les otages israéliens, comme si leur sort justifiait le massacre de 60 000 civils, on oublie que c’est Israël qui a kidnappé tout un peuple depuis 1948.

Il est temps de cesser de parler poliment. Israël, aujourd’hui, est un Etat voyou, un Etat carnassier qui se repaît de cadavres en appelant cela défense. Un Etat que seule l’apocalypse semble pouvoir arrêter. Et ceux qui lui tiennent la main – médias, lobbies, gouvernements – sont complices. Qu’ils le sachent : l’histoire, elle, n’oubliera pas. L’histoire dressera les noms, les visages, les votes, les silences.

Et dans cette histoire-là, Gaza ne sera pas la victime. Gaza sera le stigmate. La cicatrice du siècle. Le nom que nos petits-enfants cracheront avec honte en pensant à notre lâcheté. Mais Gaza vivra. Parce qu’on ne tue pas une cause. Parce qu’un peuple qui marche pieds nus sur les cendres est déjà immortel.

K. B.

Comment (11)

    Souk-Ahras
    26 juillet 2025 - 16 h 43 min

    « …Le nom que nos petits-enfants cracheront avec honte en pensant à notre lâcheté… »
    La lâcheté des gouvernants arabo-musulmans, tous, est sans fond !!!
    Sur le terrain, Gaza a gagné la bataille militaire, mais elle a perdu le soutien de ses « frères » arabo-musulmans.
    Gloire au Yemen Houti, terre d’honneur, de chevalerie et de dignité, qui, à ce jour, continue de braver tous les dangers dans son soutien inconditionnel à Gaza.
    Gloire au Hezbollah Libanais qui a payé le prix du sang et de la haute trahison chrétienne phalangiste dans son soutien à Gaza.
    Gloire à l’Iran qui a écrasé l’entité sioniste génocidaire et donne des sueurs froides au pervers menteur Trump amateur zélé d’adolescentes.
    Honte aux autres, arabo-musulmans et musulmans du monde, au nombre de 2 milliards.

    Anouar Macta
    26 juillet 2025 - 16 h 12 min

    (…)
    À Gaza, ce ne sont plus seulement des immeubles qui s’effondrent, mais le principe même du droit international. Loin des mots creux et des promesses vaines, la réalité est brutale : ce territoire est devenu le théâtre d’une mort programmée, méthodique, indifférente aux appels humanitaires. Les « frappes ciblées » évoquées dans les communiqués officiels masquent une politique d’anéantissement progressif. Les résolutions de l’ONU s’empilent, jamais appliquées. Les sanctions restent lettre morte. Tandis que les puissances occidentales, en particulier les chancelleries européennes, naviguent entre condamnations formelles et complicité silencieuse, le cycle de la violence perdure. L’Europe déplore mais continue d’armer, de fermer les yeux, dans une hypocrisie diplomatique difficile à dissimuler.

    Les médias participent eux aussi à cette déshumanisation, en jouant sur les mots, isolant Gaza de son histoire, reléguant la dépossession à un simple arrière-plan, pour masquer l’évidence : il s’agit d’une occupation, d’un colonialisme en actes. Ce silence complice, cette neutralité affichée, rendent la tragédie acceptable à l’opinion internationale.

    Quant à l’ONU, elle n’est plus qu’un théâtre où les puissants imposent leur impunité. Les États-Unis, en garantissant la protection politique et militaire d’Israël, confirment leur rôle de parrain d’un ordre mondial où la force prime sur le droit. Gaza, loin d’être une anomalie, est le miroir d’un système international défaillant qui punit les faibles et protège les puissants.

    Face à cette réalité, il reste une obligation morale : celle de nommer clairement ce que beaucoup cherchent à taire. Car si Gaza disparaît chaque jour sous les bombes et la famine, elle meurt aussi sous nos silences complices et nos indignations calibrées. L’histoire, elle, ne manquera pas de rappeler les responsabilités. Et les jugera.

    Abou Stroff
    26 juillet 2025 - 14 h 33 min

    parlant du massacre des palestiniens par les hordes sionistes, K. B. avance:

    « Qu’ils le sachent : l’histoire, elle, n’oubliera pas. L’histoire dressera les noms, les visages, les votes, les silences. »

    et pourtant, l’Histoire a oublié les massacres des amérindiens, des africains (dont les algériens), des aborigènes, des maoris, etc. parce que, tout simplement, l’Histoire est écrite par les vainqueurs et jusqu’à preuve du contraire, le grand vainqueur, depuis l’expansion l’expansion coloniale (dont l’entité sioniste est un vestige) à nos jours est le Grand Capital qui continue à façonner, grâce à ses vassaux dont les régimes arabo-musulmans en sont une composante remarquable, le monde dans son entièreté.

    ainsi, pendant que le monde est façonné par le Grand Capital et sera, probablement, façonné par de nouveaux Capitaux matérialisés par la montée en puissance de la Chine, entre autres, ceux qui se sentent lésés par cette dynamique, pour ne pas dire ce déterminisme, se complaisent dans la production d’envolées lyriques aussi fécondes qu’un caillou couvé par un coucou.

    en termes crus, tant que nous n’aurons pas compris que l’entité sioniste est essentiellement un vestige colonial, doublé d’un régime raciste basé sur la religion triplé d’un gendarme régional du Grand Capital, nous serons incapables de transformer la réalité (« déconstruire » l’entité sioniste, en tant que telle) puisque nous ne la comprenons pas.

    wa el fahem yefhem.

    je persiste et signe: je reste persuadé que le projet sioniste continuera à s’imposer tant que les régimes arabo-musulmans (des vestiges coloniaux doublés de régimes racistes basés sur la religion) et l’entité sioniste (un vestige colonial doublé d’un régime raciste basé sur la religion) ne seront pas « déconstruits » par les peuples (quelle que soit leur religion) qui subissent l’asservissement et l’exploitation du Grand Capital dont le régime sioniste et les régimes arabo-musulmans ne sont que les « représentants régionaux ».

    Anonyme
    26 juillet 2025 - 13 h 05 min

    Israël n’est pas un état.
    C’est un cartel criminel, une organisation terroriste et une secte mortifère et macabre
    Qu’il convient d’anéantir pour le bien de l’humanité.

    Diaporama Tah Glaoui
    26 juillet 2025 - 12 h 52 min

    Et ces criminels et leurs complices osent encore la ramener.

    Brahms
    26 juillet 2025 - 12 h 30 min

    Où est la sale race de bédouins de la bédouinerie pour raisonner leurs cousins juifs d’arrêter leurs tueries massives envers les palestiniens et les palestiniennes ?

    Les sémites sont des tueurs, des criminels et des psychopathes avec leurs maîtres USA.

    🇩🇿 Fodil Dz
    26 juillet 2025 - 11 h 51 min

    L’entité sioniste génocidaire est une anomalie historique et géographique.

    🇩🇿 Fodil Dz
    26 juillet 2025 - 11 h 46 min

    Gaza est le plus grand camp de concentration du monde!
    Tous ceux qui ont orchestré le génocide en cours sont les nazis de ce siècle.
    Tous ces bourreaux sont à mettre au même niveau que josef mengele.
    Le sionisme est le poison de l’humanité. Il doit être combattu et vaincu.

    Dr Kelso
    26 juillet 2025 - 11 h 44 min

    Excellente contribution.
    L’entité sioniste est effectivement un régime ségrégationiste d’apartheid d’épuration ethnique palestinienne.
    Pour reprendre une journaliste libanaise de presse écrite lors d’une intifada « comme si nos vies de bougnouls ne valaient la leur.
    Allah yrahmoum
    FREE PALESTINE
    FREE GEORGES IBRAHIM ABDALLAH

      Diaporama Tah Glaoui
      26 juillet 2025 - 11 h 54 min

      Georges Ibrahim Abdallah a été enfin libéré après plus de 41 années de prison. Il est à présent auprès des siens au Liban. Mets ton logiciel à jour.

        Dr Kelso
        26 juillet 2025 - 12 h 59 min

        @Diaporama Tah Glaoui
        Il a été libéré ce jeudi mon logiciel est à jour merci de vous en inquiéter.

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