Nation égarée
Par Sid-Ali Mokhefi – Dans une tribune publiée par L’Express, Philippe Val compare l’Algérie à l’Iran dans ce qu’il appelle «l’affaire Boualem Sansal». Cette comparaison n’a pas de sens et traduit surtout une volonté d’humilier un pays souverain. L’Algérie a jugé l’un de ses ressortissants selon ses propres lois. Qu’on l’approuve ou qu’on la critique, cette décision relève exclusivement de sa souveraineté.
La France, elle, est mal placée pour donner des leçons. Elle est aujourd’hui une nation égarée dans son histoire, incapable d’assumer son passé colonial, et prisonnière de ses contradictions. Ses médias, à longueur de journée, répètent les mêmes narratifs, suivant des feuilles de route dictées par des milliardaires aux intentions troubles. Ce ne sont plus des espaces de vérité, mais des instruments de conditionnement.
Economiquement, la France est muselée par sa dette colossale. Ceux qui détiennent cette dette imposent leur tempo, leurs politiques, et orientent ses choix. Paris n’a plus la liberté de décider de son avenir. Sa diplomatie n’est que le reflet de cette dépendance financière, tandis que ses éditorialistes se réfugient dans la critique des autres pour masquer l’affaiblissement de leur propre modèle.
L’Algérie n’a pas à subir ce dénigrement. Elle n’est ni l’Iran ni une copie de qui que ce soit. Elle est une nation debout, souveraine, qui règle ses affaires en interne et construit son avenir selon ses propres choix. Aux Français qui cherchent des coupables extérieurs, il serait plus sage de regarder d’abord la réalité de leur pays, plutôt que de brandir des comparaisons sans fondement.
S.-A. M.
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