Les corps communs de la santé marchent au CHU Mustapha
La situation se corse dans le secteur de la santé. Les corps communs, fort nombreux, ont marché ce matin à l’intérieur du CHU Mustapha-Bacha, scandant des slogans hostiles aux responsables du secteur. Exprimant vivement sa colère, cette catégorie des travailleurs du secteur public se dit «profondément lésée» et «marginalisée» depuis de longues années. Les protestataires ne cachent pas leur étonnement quant à l’attitude incompréhensible du ministère de tutelle qui leur tourne le dos, «malgré la légitimité» de leur revendications. Après avoir fait le tour du CHU, les protestataires ont observé un sit-in devant la direction général de cet établissement hospitalo-universitaire qui accueille quotidiennement des milliers de malades qui viennent des quatre coins de l’Algérie. «Nous nous battrons jusqu’au bout. Rien ne nous arrêtera. Même pas leur politique d’usure. Ils ne nous auront pas», scandait une dame, qui dit avoir 22 ans d’ancienneté et continuer à percevoir un salaire qui ne dépasse pas 27 000 DA. Selon Mounir Bitraoui, coordinateur national des corps communs, affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), une lettre de doléances a été adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal. Les corps communs de la santé revendiquent, entre autres, la régularisation des 53 000 contractuels et vacataires, une augmentation des salaires et l’élargissement de la prime de contagion aux corps communs. Ils jugent «inacceptable» la précarité dans laquelle sont maintenus ces dizaines de milliers de travailleurs dans un secteur aussi névralgique que celui de la santé. Un secteur qui ne cesse de vivre des tensions. D’ailleurs, quatre syndicats représentant les médecins généralistes, les spécialistes, les paramédicaux et les psychologues vont observer à partir de ce lundi une grève de trois jours qui risque de provoquer une paralysie du secteur et pénaliser lourdement les malades.
S. Baker
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