Conflits sociaux : le nombre de grèves au Maroc a doublé en 2011

Au total 356 grèves effectives ont été observées au Maroc pendant les neuf premiers mois de 2011 contre 241 pour toute l'année 2010 tandis que 609 grèves ont été évitées l’année dernière, a-t-on indiqué auprès du ministère marocain l'Emploi et de la formation professionnelle. Le déclenchement de ces conflits sociaux ont occasionné, durant cette période, la perte de près de 200 000 journées de travail avant d'effectuer le décompte pour toute l’année 2011, précise-t-on de même source. Le nombre d’établissements touchés par ces grèves s’élève à 265 pour les neuf premiers mois, soit environ 300 pour l’année, contre 194 en 2010, 185 en 2009, 179 en 2008 et 147 en 2007, fait remarquer l’hebdomadaire La vie éco qui souligne que « cette recrudescence des conflits collectifs de travail montre à l’évidence que les attentes des travailleurs sont loin d’être satisfaites». Les secteurs de l’éducation, la justice, la santé, les transports ainsi que les collectivités locales et la fonction publique sont les plus touchées par ces mouvements de débrayage », note-on. Devant la multiplication de ces grèves touchant son secteur, M. Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur avait brandi, dernièrement, la menace d’effectuer des prélèvements sur les salaires fonctionnaires et agents des collectivités locales estimant que les grèves répétitives, tous les jeudis et vendredis, sont sorties de leur contexte revendicatif et se sont transformées en congés hebdomadaires de quatre jours si l’on inclut le week-end. Il a annoncé devant la chambre des représentants du parlement marocain que son département ne comptait pas « rester les bras croisés face à ces débrayages tant que les services rendus aux citoyens sont en souffrance ». Pour sa part, M. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), un des principaux syndicats au Maroc a souligné, dans une récente déclaration à la presse, que « ce qui importe ce ne sont pas les grèves et leur fréquence mais leurs causes », en ajoutant l’escalade de l’action syndicale était due à « une régression des conditions de travail des salariés dans différents secteurs et à un déficit en matière de règlements de leurs revendications ».

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