La chanson bédouine algérienne perd en Khelifi Ahmed son maître incontesté

Le défunt Khelifi Ahmed, décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l’âge de 91 ans, aura marqué la chanson bédouine algérienne de sa voix puissante et de sa stature fière et authentique, des qualités qui le distinguaient des autres interprètes non moins célèbres de ce genre musical inspiré de la poésie populaire ancestrale.

Le défunt Khelifi Ahmed, décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l’âge de 91 ans, aura marqué la chanson bédouine algérienne de sa voix puissante et de sa stature fière et authentique, des qualités qui le distinguaient des autres interprètes non moins célèbres de ce genre musical inspiré de la poésie populaire ancestrale.
De son vrai nom Ahmed Al-Abbas Benaissa, le défunt naquit dans un milieu conservateur et apprit le Coran auprès de Cheikhs de Sidi Khaled (Biskra), sa région natale, et dès son jeune âge, il apprit les chants religieux (madaeh) auprès de son oncle maternel El-hadj Benkhelifa (d’où son nom d’emprunt Khelifi) de la tribu des Ouled Benkhelifa.
Le roi du «yaye-yaye», ce chant typique du sud algérien, entamera ensuite une carrière artistique au sein de la troupe de la zaouia Rahmania de Biskra puisqu’il interpréta les poèmes de grands compositeurs de la région tels Abdallah Benkerriou de Laghouat, et de Cheikh Si Ben Youssef de Sidi Khaled connu pour ses poèmes soufis.
Parmi les célèbres chansons interprétées par le défunt celles louant le prophète Mohamed Sallou Sallou, de même qu’il a interprété les poèmes de Cheikh Smati, dont Ya Goumri, et puis ce fut le chef d’œuvre de Benguitoune, l’inoubliable Hizia.
Celui qui se définira lui-même comme «un palmier au cœur d’Alger» chantera aussi les poèmes de Aissa Benallal comme les éternelles Guelbi tfakar orbane rahala ou encore Abka ala khir ya watni.
En 1947, Khelifi Ahmed sera chargé par le directeur artistique de la Radio d’Alger, Safir Boudali, de diriger la troupe musicale bédouine avant de créer en 1949 un nouveau genre de chanson sahraouie dont il deviendra le maître incontesté durant de longues années.
Il chantera aussi pour la Révolution algérienne, soutenu en cela par son frère aîné qui jouait du qanoune (harpe) dans le cadre de la troupe musicale du Front de libération nationale, ce qui lui valut d’acquérir une grande renommée tant en Algérie que dans le monde arabe.
La sagesse et l’amour sont autant de thèmes qui auront marqué les œuvres du défunt Khelifi Ahmed qui a obtenu la médaille d’or à l’occasion du Festival de la chanson arabe de Damas pour sa chanson Kalamni oua nkelmek fittiliphone composée par Rabah Driassa, comme il remportera plusieurs prix lors de festivals à Tunis, puis au Maroc où il fut distingué par feu le Roi Hassan II.
En reconnaissance de son talent, Khelifi Ahmed fut primé plusieurs fois en Algérie mais sa meilleure distinction sera ce grand amour que vouera le peuple algérien pour la chanson bédouine et les tentatives de nombre de chanteurs de suivre sa voie.
Le défunt Khelifi Ahmed sera inhumé aujourd’hui lundi après la prière du dohr au cimetière de Sidi M’hamed à Alger.
 

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