Sid-Ahmed Ghozali : «L’arrêt du processus électoral n’était pas un acte illégal»

L’ancien chef du gouvernement, Sid-Ahmed Ghozali, se dit outré par l’image qu’une certaine presse s’évertue à donner de lui, en lui imputant des jugements pour le moins saugrenus sur l’arrêt du processus électoral et la pseudo-légitimité de la victoire du FIS. Dans une interview à paraître dans un quotidien national, il estime qu’il est victime d’un lynchage médiatique et qu’il préfère s’adresser «aux commanditaires plutôt qu’aux seconds couteaux». «Celui qui me fait dire que l’arrêt du processus électoral est une erreur vous ment, imprudemment ou impudemment, peu importe, mais il vous ment», tranche-t-il. Il rappelle, en ce sens, ce qu’il avait dit, en 2003, à la barre de la 17e Chambre parisienne, pour témoigner dans le procès que le général Khaled Nezzar avait intenté à Habib Souaïdia, ce félon inculte manipulé par François Gèze des éditions de la Découverte et récupéré par la DST française : «Je suis venu témoigner pour l’honneur de l’ANP, parce que l’honneur de l’ANP, c’est l’honneur de l’Algérie.»
Pour mettre un terme à toutes les supputations qu’auront alimentées ses différentes interventions sur les élections de décembre 1991, Sid-Ahmed Ghozali rappellera ce qu’il avait dit aux journalistes au lendemain de ce scrutin entaché d’irrégularités : «(…) Je vous ai promis des élections libres, honnêtes et propres. L’ont-elles été ? Oui du côté du gouvernement ; non du côté du FIS.» L’occasion aussi pour lui de lever la confusion sur le concept de «légalité» de la victoire du FIS qui a donné lieu à toutes ces interprétations qu’il juge «fallacieuses». Ghozali estime qu’il faut distinguer entre «légitime» et «légal». Il insiste : «Non, l’interruption du processus électoral n’était pas illégale. Vingt ans après, elle demeure politiquement légitime.» Voilà qui est clair.
Sid-Ahmed Ghozali rappelle que la seule motivation de son gouvernement «fut de nous préserver de la dictature fasciste et/ou religieuse. La vacance de la présidence et le déchaînement des promesses d’épuration violente n’ont fait que conforter une conviction commune, à savoir que livrer le pays à la direction du FIS de l’époque conduirait au désastre». «Interrogez les acteurs en vie, civils et militaires, aux bureaux et dans la rue, d’où ils furent quelque 500 000 Algériens à en appeler à la sauvegarde de la République ! »
Ce que Sid-Ahmed dit regretter, néanmoins, c’est que «le régime n’a tiré à ce jour aucune leçon de 1991».
Ghania B.

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