Famille Kadhafi : le CNT change de ton envers Alger
La famille Kadhafi réfugiée en Algérie n’est plus la «priorité» du Conseil national de transition (CNT) dont le président a achevé sa visite de deux jours aujourd’hui à Alger. Après avoir bombé le torse et exigé son extradition, cette instance de transition, présidée par Mustapha Abdeljalil qui est en perte d’autorité et de crédibilité en Libye, change étonnamment de ton. C’est Salem Messaoud Kenane, membre du CNT et proche collaborateur de Abdeljalil, qui a annoncé ce «revirement» qui en dit long sur les difficultés rencontrées par cette instance pour gérer l’après-Kadhafi. M. Kenane a déclaré, dans ce sillage, que son pays «apprécie et comprend les positions humanitaires de l'Algérie qui a accueilli des membres de la famille Kadhafi». Cela sans réitérer la demande de la Libye pour son extradition. Le CNT trouve ainsi «judicieux» le geste «humanitaire» de l’Algérie envers la famille du colonel Kadhafi, assassiné en octobre 2011. Incroyable mais vrai ! Il y a quelques mois, le CNT menaçait même l’Algérie de représailles si elle refusait de remettre aux autorités libyennes l’ensemble des membres de la famille Kadhafi qui se trouvaient sur son territoire. Il avait aussi qualifié l’accueil «pour des raisons humanitaires» de cette famille d’un acte de «guerre» qui affecterait à jamais les relations entre les deux pays. L’Algérie a, pourtant, avisé les Nations unies, la France et les Etats-Unis avant même d’accorder l’asile aux membres de la famille Kadhafi, qui sont Aïcha, sa fille, ses frères Mohamed et Hannibal, sa veuve, Safiya, et de nombreux autres proches. Ce retour des autorités libyennes à de meilleurs sentiments, bien que tardif, servira plus la Libye que l’Algérie. Car que l’on veuille ou non, la Libye a plus besoin de l’Algérie que l’inverse. Après avoir été détruite par l’Otan et les puissances occidentales, la Libye n’a plus le choix que de se retourner vers son voisin de l’Ouest, ce pays frère qu’est l’Algérie afin qu’elle puisse se relever et se reconstruire. D’ailleurs, ce n’est un secret pour personne, c’est l’Algérie qui assistera les autorités libyennes pour créer une police et constitue une nouvelle armée. La coopération sécuritaire est, pour le moment, le grand dossier qui cimente les relations entre les deux pays. En attendant le reste.
Sofiane B.
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