Panique en Grèce : les Grecs retirent leur argent des banques

Devant l'incertitude politique et économique, les Grecs ont procédé à des retraits massifs sur leurs comptes en banque. Les autorités évoquent un sentiment de «peur qui pourrait évoluer en panique». 700 millions d'euros au moins ont été retirés aux guichets pour la seule journée de lundi et les autorités s'attendent à des sorties totales de l'ordre de 800 millions d'euros. De nombreux Grecs redoutent désormais que leur pays soit contraint de quitter la zone euro, et craignent une dévaluation rapide d'une nouvelle drachme, l’ancienne monnaie du pays. Inquiète des conséquences que la sortie de la Grèce de la zone euro aurait sur l’ensemble de l’Union européenne, cette dernière multiplie les efforts pour tenter de sauver ce qui peut l’être encore. Mais les choses ont tout l’air d’évoluer dans le mauvais sens. Les banques, les assureurs, les fonds d'investissement et les fonds de pension vont perdre jusqu'à 107 des 206 milliards d'euros de dette grecque qu'ils détenaient. En échange d'une obligation d'un montant initial de 100, la Grèce propose de donner aux créanciers des titres d'une valeur inférieure de 53,5%. Il s'agira d'obligations émises par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour 15% de la valeur initiale et de nouvelles obligations grecques pour 31,5%. Les 53,5% restants seront perdus, expliquent les experts financiers. «La sortie de la Grèce révèlerait l'absence de solidarité dans la zone euro et pourrait faire anticiper d'autres sorties de pays ayant des caractéristiques similaires», s’inquiètent ces experts, qui mettent en garde contre une dévaluation qui aurait comme effet dominant d'accroître le prix des importations, «puisque la faible taille de l'industrie n'a qu'un faible effet sur le commerce extérieur en volume». La panique qui s’empare des Grecs s’explique en partie par la non-efficacité de solutions proposées jusqu’ici et les contradictions entres les différents acteurs sur les moyens de juguler cette grave crise qui risque de sonner le glas de l’Europe communautaire.
Lina S./Agences
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