Le premier secrétaire du FFS : «A quoi bon parler de fraude ?»

Dans une déclaration rendue publique mardi, le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, qualifie la situation politique née au lendemain des élections législatives du 10 mai «d’inédite et complexe». Pour le premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition, le pays sombre dans des «incertitudes». Il juge de ce fait inutile de dénoncer la fraude. «Il nous semble inutile de nous attarder dans la dénonciation répétitive et stérile d’un système de fraude, dont les instruments résident essentiellement en amont», écrit le nouveau député FFS de Boumerdès. Ces «instruments» de fraude sont, entre autres la dépolitisation brutale et délibérée de la société sur des années, l’élaboration de lois électorales sur mesure, le contrôle du fichier électoral, le dispositif d’encerclement médiatique et d’intimidation de l’électorat ou des représentants des candidats, le rôle de l’argent sale, la partialité de l’administration, l’orientation du vote des corps constitués… Laskri admet que les irrégularités constatées lors du scrutin du 10 mai et énumérées dans le rapport de la Commission nationale de la surveillance des élections législatives ne sont pas de nature «à changer les résultats fabriqués depuis longtemps». C’est pour cette raison que le FFS n’a pas signé ce rapport, au même titre que le RND et le FLN. Le dispositif de la fraude se combat, selon le chef en second du FFS, par «des moyens autrement plus efficaces que l’éternel bendir creux» de la dénonciation médiatique. Il défend ainsi la participation du parti aux législatives, décidée «en connaissance de cause», c’est-à-dire «sans aucune illusion sur le caractère limité des possibilités objectives de faire aboutir, à l’intérieur du parlement, à l’ensemble des transformations radicales que requiert le passage à une véritable transition démocratique», précise-t-il. Faisant l’impasse sur la crise interne qui secoue le parti, le premier secrétaire réaffirme à cette occasion la «poursuite de la dynamique de la mobilisation des militants» à travers des rencontres régionales organisées aussi bien à l’est qu’à l’ouest du pays. Selon lui, le FFS, de par sa démarche actuelle, a fait le choix en faveur de la «démocratie». Il s’interroge cependant sur l’incidence possible de la recomposition politique en cours. «On ne sait pas encore si elle est de nature à permettre un jeu politique plus ouvert ou, au contraire, à renforcer le statu quo», se demande-t-il. Ali Laskri termine sa déclaration en réaffirmant la vocation nationale du FFS et son attachement à sa ligne politique, qui «reste inchangée depuis sa création en 1963».
Sonia B.

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