Le procès de l’Algérien faussaire s’ouvre au tribunal de Lyon

Le procès d’un des plus gros trafics de faux papiers impliquant un Algérien, démantelé en France, s’est ouvert aujourd’hui à Lyon. Il durera au moins deux semaines, en raison du nombre important de personnes impliquées dont un agent du consulat d'Algérie à Bobigny, en région parisienne, et une employée de la préfecture de Paris, a appris «algeriepatriotique» d’une source proche du dossier. A l’ouverture, 12 sur les 23 prévenus se sont présentés devant le tribunal. Le plus grand casse-tête auquel la justice lyonnaise est confrontée, c’est la détermination de l’identité de chacun de ces prévenus. Etant des experts dans le trafic de faux documents (passeport, carte d’identité…), il est difficile de trancher sur leur véritable identité. Le juge chargé de cette affaire l’a fait savoir dès l’ouverture du procès, mettant en avant «l’incertitude qui pèse» sur l’identité de ces faussaires. L’affaire remonte à la période allant de 2008 à mars 2009. Tout est parti d’un appel anonyme à la police de l'air et des frontières, dénonçant un Algérien en situation irrégulière comme le détenteur d'un faux passeport français, qui aurait fourni de faux documents à des compatriotes. Après perquisition de son domicile, la police a trouvé des extraits d'acte de naissance portant 15 identités différentes. Une enquête policière approfondie a mis au grand jour deux filières distinctes mais travaillant de manière coordonnée et complémentaire. Ces deux filières étaient à l'origine de la constitution de centaines de dossiers en vue d'obtenir des passeports français, au nom de ressortissants français d'origine algérienne, morts ou en vie, avec des identités véritables ou imaginaires. La première filière commandait des identités véritables de ressortissants français d'origine algérienne à des fonctionnaires algériens corrompus et remettaient à des Algériens en situation irrégulière des packs de documents constitués de vrais extraits d'acte de naissance et de fausses factures EDF prouvant une domiciliation en France. La seconde vendait des documents contrefaits. Sur un dossier fourni, les trafiquants percevaient entre 7 000 et 12 000 euros. Ces deux filières ont des ramifications en Suisse, en Grande-Bretagne et dans les pays scandinaves. Il se peut même qu'il y ait des ramifications en Algérie, indique-t-on, car plusieurs binationaux ont été victimes de «faux et usage de faux». Les principaux chefs d’inculpation sont faux et usage de faux, usurpation d'identité et, concernant certains, aide à l'entrée et au séjour irrégulier d'étrangers en France, et corruption active ou passive.
Sonia B.

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