La FIDH dénonce l’extradition «illégale» d’Al-Baghdadi

La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) a dénoncé l’extradition vers la Libye de Mahmoudi Al-Baghdadi. Dans un communiqué rendu public, la FIDH a relevé que l’ex-Premier ministre du régime de Mouammar Kadhafi «était détenu illégalement en Tunisie depuis fin septembre 2011 après avoir été arrêté alors qu’il se rendait par la route en Algérie». L’organisation, qui souligne la nature illégale de cette démarche, regrette le mépris affiché envers les organisations de défense des droits de l’Homme nationales et internationales qui se sont opposées à l’extradition de cet homme «compte tenu des risques qui pèsent sur la sécurité et l’intégrité physique de sa personne dans son pays». Une démarche, par ailleurs, très contestée par ses avocats et son entourage immédiat, lequel s’est inquiété, dans un courrier adressé aux autorités le 21 juin dernier, «de la légalité et des conditions difficiles de sa détention et a déploré le fait que ses avocats ainsi que des membres de sa famille aient été empêchés de lui rendre visite». En ce sens, la FIDH «demande instamment aux autorités tunisiennes de ne pas procéder à l’extradition d’Al-Baghdadi. (…) La décision du gouvernement tunisien de livrer M. Al-Baghdadi aux autorités libyennes sans l’accord du président de la République et sans en informer ses avocats constitue une violation flagrante des obligations internationales de la Tunisie ainsi que du droit interne tunisien». D’autant que M. Al-Baghdadi avait demandé un statut de réfugié politique auprès du Haut-Commissariat des Nations unies et que cette affaire relève, note encore la FIDH, «de la politique extérieure de l’État». Toutefois, estime cette organisation, M. Al-Baghdadi «devra répondre de sa responsabilité dans les violations graves des droits de l’Homme qui ont été commises sous le régime de Mouammar Kadhafi», non sans s’inquiéter des conditions «d’un procès équitable en Libye». Raison pour laquelle la FIDH interpelle la Tunisie sur les «garanties du gouvernement libyen» inhérentes à la sécurité et l’intégrité physique de l’ex-Premier ministre libyen.
Yanis B.
 

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