Sans-papiers en France : une association dénonce «l’apartheid préfectoral»

Le Comité des sans-papiers de Lille dénonce «l’apartheid préfectoral» à l’égard des associations de défense des sans-papiers en France, fort nombreux et de diverses nationalités. Il interpelle à cet effet le gouvernement de Jean-Marc Ayrault pour qu’il mette un terme à la politique discriminatoire de l’ancien président Sarkozy. Ce comité, qui prévoit des manifestations tous les mercredis à 18h, place de la République, demande que soit concrétisée sa demande de défense argumentée mensuelle des dossiers en préfecture du Nord, comme cela se faisait depuis 1996, et surtout depuis l’accord Delarue en 2004, avant que l’ex-président Sarkozy le discrimine en l’expulsant de la préfecture. Rappelant les positions de la gauche et principalement celle de la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, également maire de Lille, ce comité dit ne pas comprendre que ce que Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre de droite, a admis en 2004 soit difficile à faire respecter par le gouvernement socialiste de M. Ayrault. Le CSP de Lille affirme n’avoir reçu aucune réponse de la part du cabinet de la maire de Lille, saisie en tant que première secrétaire du PS. Le CSP attend ainsi la concrétisation du «changement» promis par le président Hollande, par «une politique et des lois différentes de ce qui a été mené par l’ex-président Sarkozy, dans un esprit de justice et d’équilibre». Le comité veut retrouver ses pleins droits de «défenseur» des sans-papiers qui attendent désespérément une hypothétique régularisation de plus en plus compliquée et difficile à obtenir même au bout d’une décade passée sur le sol français. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui veut gérer le dossier autrement que son prédécesseur Claude Guéant, a assuré dans une interview au journal Le Monde du 28 juin, que «les régularisations vont se faire en s’appuyant sur des critères précis, objectifs, compréhensibles, à la fois par ceux qui sont dans cette situation, ceux qui pourraient venir sur notre sol national, et nos compatriotes». Ces critères, comme l’a expliqué M. Valls, sont les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants. «Ils ont été interprétés de manière beaucoup trop restrictive et n’ont pas été appliqués de manière uniforme sur l’ensemble du territoire par le précédent gouvernement», a-t-il précisé. Le Comité et bien d’autres associations qui portent la voix des sans-papiers attendent ce «changement de philosophie de l’interprétation et de l’application de la loi et de la politique» à l’égard de cette catégorie d’immigrés. Le nombre des sans-papiers en France est inconnu. Depuis 2008, l’Etat français expulse en moyenne 30 000 d’entre eux. Les Algériens restent en tête de liste, à cause notamment des grands flux migratoires durant la décennie du terrorisme des années 90.
Sonia B.
 

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