L’UE veut une force de stabilisation africaine au Mali

L'Union européenne appelle au déploiement d’une force de stabilisation africaine au Mali pour mettre un terme aux violences dont sont victimes les populations locales. L’appel a été lancé aujourd’hui lundi par les ministres européens des Affaires étrangères. Les Etats membres de l’UE disent ainsi être prêts à soutenir cette force militaire et chargent la plus haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères, Catherine Ashton, de faire des «propositions concrètes» en vue de soutenir le possible déploiement de cette force de stabilisation africaine. «L'UE se tient prête à adopter des sanctions ciblées à l'encontre de ceux qui continueraient à menacer le processus de transition démocratique, la paix, la sécurité et la stabilité au Mali», dit aussi la déclaration commune adoptée par les ministres. L’UE s’inquiète particulièrement de la situation au Nord-Mali, contrôlé par des groupes terroristes et extrémistes violents «agissant de concert avec les réseaux criminels internationaux, y compris de trafiquants de drogue». L’Algérie, qui poursuit ses efforts pour solutionner la crise dans la discrétion, a déjà mis en garde contre toute intervention militaire, y compris celle de la Cédéao, en raison de la situation complexe et périlleuse sur le terrain. La France, en revanche, plaide pour un déploiement militaire pour libérer le Mali des griffes des groupes terroristes qui infestent tout le nord du pays et qui s’adonnent à la destruction des sites historiques, comme ceux de Tombouctou, classés patrimoine universel. Les Maliens ne comptent pas uniquement sur l’aide étrangère. Ils tentent avec les moyens du bord de se défendre et de défendre leur territoire. Samedi, six mouvements d'auto-défense maliens avaient annoncé avoir formé à Bamako un front unifié pour «libérer» le nord du Mali. Des représentants des Forces de libération des régions nord du Mali (FLN), des milices Ganda-Koy et Ganda-Izo (déjà utilisées dans le passé pour combattre des rébellions touareg), l'Alliance des communautés de la région de Tombouctou (ACRT), la Force armée contre l'occupation (FACO) et le Cercle de réflexion et d'action (CRA) font partie du nouveau front. Un front contre lequel a mis en garde le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui considère que l’action des milices ne résoudra nullement la crise malienne. Il estime que le Mali a plutôt besoin d'unité et d'autorités légitimes. «Le Mali a besoin d'unité. La grave crise que traverse le Mali ne se résoudra pas par l'action de milices mais par celle d'autorités légitimes tel que demandé par l'Union africaine lors du dernier sommet d'Addis-Abeba, en pleine conformité avec la résolution 2056 du Conseil de sécurité des Nations unies », a souligné, aujourd’hui lundi, le porte-parole du ministère, Bernard Valero, dans un point de presse.
Sonia B.
 

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