Pascal Boniface : «Charlie Hebdo joue à fond la carte beauf-raciste»

Le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface, accable Charlie Hebdo qui fait dans «l’opportunisme pur» en publiant des caricatures blasphématoires du Prophète. Ce géopolitologue français de renommée internationale se dit convaincu que cette publication a été faite à des fins purement commerciales, rappelant la baisse des ventes du journal. «Si le moment est mal choisi, il est bien sûr très opportun pour l'intérêt commercial de Charlie Hebdo. Ce journal sait que quand on tape sur l'islam, on vend du papier. L'intérêt est donc bien plus commercial qu'une recherche de liberté», souligne-t-il sur son blog dans le Nouvelobs. Pour ce faire, Charlie Hebdo fait de la pure provocation. Selon lui, il joue à la fois sur «la peur des Français non musulmans» et sur «celle des musulmans, qui craignent la stigmatisation et la prise à partie». En fin connaisseur de ce média satirique, M. Boniface, à l’honnêteté intellectuelle connue et reconnue, assure que Charlie Hebdo s’est quelque peu détaché de sa «tradition libertaire» en jouant maintenant à fond la carte «beauf-raciste». Il ratisse ainsi un nouveau type de lectorat, bien éloigné des libertaires du début. «L'argument mis en avant par rédaction est celui de la liberté d'expression, l'objectif réel est de relancer les ventes en baisse du journal, en faisant des coups réguliers contre les musulmans», relève-t-il. Pascal Boniface regrette dans ce sillage ces attaques répétées du magazine contre les musulmans. «Il est très différent de se moquer de la mort de De Gaulle dans une France gaulliste, où l'opposition était faible et la liberté de la presse pas aussi conséquente qu'aujourd'hui, et se moquer de nos jours des musulmans, qui ne sont pas en position de pouvoir en France, n'ont pas d'appuis dans la presse, sont montrés du doigt et connaissent des difficultés d'intégration», écrit-il. Autrement dit, ce n'est pas la même chose de taper sur le fort ou sur le faible. «Le premier cas de figure relève du courage, pas le second», précise-t-il. En trois mots, Pascal Boniface qualifie la publication des caricatures de Charlie Hebdo sur le prophète Mohamed d’acte opportuniste, lâche et contraire à la ligne libertaire qui a marqué les débuts du journal.
Sonia B.
  

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