Les affaires sales

Présentée comme le scandale du siècle, en janvier 2010, quand elle fut fortement médiatisée à propos de deux contrats passés de gré à gré, l’affaire Sonatrach connaîtra-t-elle un jour son épilogue ? Et n’est-il pas plus juste de parler d’affaires Sonatrach au pluriel ? Algeriepatriotique en soulève une qui met en lumière la pratique, évidemment illégale, visant l’accaparement d’une partie des ressources de notre sous-sol – propriété de tous les Algériens, selon la Constitution – par des personnes qui utilisaient, à cette fin, leur position privilégiée au sein du secteur des hydrocarbures. Ce n’est pas la seule affaire classée sous le générique infamant de corruption, mais le niveau atteint souligne son caractère exceptionnel. En fait, depuis quelques mois, les faits sur les facturations exagérées ou minimisées, selon le cas, sur les contrats de gré à gré, l’évasion fiscale, les négociations «arrangées», les transferts illicites massifs de devises, sont étalés au grand jour dans la presse. C’est rarement une vraie révélation aux yeux de l’opinion publique, déjà informée par la rumeur, et plus personne ne semble étonné devant les noms et les faits cités, sachant que les grands projets budgétivores ont aiguisé bien des appétits et que la corruption n’est jamais loin des affaires, depuis la tchipa pour graisser la patte d’un petit fonctionnaire jusqu’à la rachoua qui permet d’acheter un décideur. Par contre, tous regardent du côté de la justice et en attendent les signes qui montrent la volonté d’en finir avec ce fléau. En amont, les institutions chargées du contrôle, y compris les assemblées élues, à commencer par l’APN, ont plus qu’un rôle de pompier à jouer. La prévention dépend de leur efficacité.
Lazhar Houari