Des cinéastes algériens primés au Festival de Cordoue

Le palmarès 2012 du Festival de cinéma africain de Cordoue a été révélé. Parmi les plusieurs prix décernés, le cinéma algérien en a récolté trois aux noms de Djamil Beloucif, Farid Bentoumi et l’une des faces les plus visibles du cinéma algérien, Merzak Allouache.

Le palmarès 2012 du Festival de cinéma africain de Cordoue a été révélé. Parmi les plusieurs prix décernés, le cinéma algérien en a récolté trois aux noms de Djamil Beloucif, Farid Bentoumi et l’une des faces les plus visibles du cinéma algérien, Merzak Allouache.
Le prix honorifique Asfaan à la carrière cinématographique d’un réalisateur africain a été octroyé à la carrière de Merzak Allouache pour sa trajectoire qui lui a supposé une vie entière consacrée à refléter, malgré les difficultés, la réalité sociopolitique algérienne durant les 40 dernières années. Merzak Allouache a été à Cordoue pendant une grande partie du festival pour présenter son dernier long-métrage El Taaib (Le repenti). Asfaan est l’acronyme de l’Association des festivals audiovisuels d’Andalousie (Espagne).
Le jury de la section officielle «Al otro lado del Estrecho» (De l’autre côté du détroit) a décidé de concéder une mention spéciale au documentaire de Djamil Beloucif, Bir d’Eau, un walkmovie (portrait d’une rue d’Alger) pour sa proposition formellement attirante et pour son originalité ; le jury a remarqué que «les personnages et l’espace urbain décrit dans le film proposent un dialogue à propos d’une infinité de complexités qui redéfinissent la compréhension du quotidien».
D’autre part, le jury a aussi décerné une mention spéciale parmi les court-métrages à Brûleurs, de Farid Bentoumi, pour sa position formelle radicale, simple et efficace, réussissant des moments inattendus de poésie là où d’autres n’ont fait que dénoncer. Depuis son lancement, ce film de Farid Bentoumi, un jeune scénariste, acteur de théâtre et réalisateur d’origine algérienne, a déjà gagné des prix au 8e Festival de cinéma international de Dubaï et au Festival international de court-métrages de Winterthur l’année dernière.
Djamil Beloucif et Farid Bentoumi s’encadrent dans ce que les critiques du cinéma appellent le «nouveau souffle» du cinéma algérien. Il s’agit d'une nouvelle génération de cinéastes, souvent autodidactes et toujours cinéphiles, qui produisent des films audacieux témoignant la réalité d’une jeunesse d’après-guerre, sans repères et poussée par l’urgence de crier son existence et de celle d’une «autre» Algérie.
Enfin, une autre bonne nouvelle pour le cinéma algérien a été annoncée pendant la clôture de cette 9e édition du Festival de Cordoue. Il s’agit de la décision de la chaîne de télévision Canal + Espagne d’acquérir les droits de diffusion du film Demain à Alger, d’Amir Sidi-Boumediène. Ce film, qui a participé au festival dans la section en compétition pour les court-métrages «Africa en corto» (l’Afrique en court), est le premier court-métrage que Sidi-Boumediène réalise en Algérie. Le film parle de trois jeunes qui discutent en bas d’un immeuble. Le départ imminent de leur meilleur ami est au centre de leurs discussions qui virent très vite à la dispute. Dans un appartement au-dessus, Fouad fait sa valise dans le silence sous le regard plein de larmes de sa mère. Il hésite à dire au revoir à ses amis. Dans le parking de la cité, les trois hommes attendent. Fouad discute alors avec son père d’un éventuel retour «demain» dans une Algérie qu’il ne reconnaîtra certainement plus.
C. P.
 

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