La couche de trop

C’est à l’occasion de visites de chefs d’Etat appelés à passer par Alger que l’on se rend compte qu’il manque quelque chose à notre capitale pour qu’elle reçoive dignement ses invités de marque. Cette impression est plus forte quand il s’agit d’accueillir le président de l’ancien pays colonisateur, la France. Il fut un temps où Alger la Blanche, capitale de l’Algérie indépendante, était propre et calme. La nature l’a dotée d’un site magnifique et d’un climat presqu’idéal, architectes et urbanistes ont constamment fait le reste avec plus ou moins de bonheur. Mais l’incivisme des uns et l’incurie des autres, montés crescendo ces dernières années, ont gâché le tout en portant un coup fatal au rayonnement d’El-Bahdja. La saleté et le bruit l’ont envahie. Alors, à la veille de la venue d’un chef d’Etat, on se met, à la hâte, jour et nuit, balai et marteau piqueur à l’appui, à rafistoler ce qui peut l’être. C’est la règle dans le pays depuis quelque temps : ou bricoler dans l’urgence, ou tirer des plans sur la comète. On sait faire les deux et dans les deux cas, on laisse une œuvre inachevée, rarement à terminer, toujours à recommencer. Le pire, c’est quand les lubies deviennent indiscutables. Alger est pleine de ratages qui le prouvent. Maintenant, les Algérois veulent voir pour croire. Des panneaux géants judicieusement placés annoncent des transformations qui feront d’Alger une capitale harmonieusement intégrée au Bassin méditerranéen et qui sera la fierté des Algériens. Cette ville que l’on nous promet pour 2029 (et non 2030 qui sonne trop bicentenaire de l’occupation coloniale) fait déjà rêver. En attendant ce jour, que demande Alger ? Il suffit d’y faire un tour à pied pour le savoir : des trottoirs bien faits, des jardins publics entretenus, des cités d’habitation débarrassées des ordures, évidemment des rues propres, pas de bruit intempestif, rien qui exige un gros budget ou des génies en urbanisme. De toutes petites actions. C’est tout.
Cherif Brahmi
 

Comment (4)

    Patriotique
    19 décembre 2012 - 6 h 50 min

    @Anonyme, nous avons supprimé

    @Anonyme, nous avons supprimé les régions que vous avez citées car nous refusons que vous insultiez les gens de ces "villages" et de ces "douars" comme vous l'avez écrit avec mépris. Vous n'êtes pas sans savoir, pourtant, qu'Alger a toujours été peuplée de Kabyles venus de la côte est d'Alger (Azeffoun, Tigzirt, Dellys, etc.) et que les habitants de la Mitidja sont des citadins au savoir-vivre raffiné. Quant à "Tlemcen", ce qui est sous-entendu par ce vocable, ce ne sont pas ses habitants, mais le pourvoir actuel. Lorsque ce mot sera synonyme d'insulte contre nos compatriotes de cette partie de l'Algérie, soyez sûr que cela ne sera pas publié.
    AP

    Anonyme
    18 décembre 2012 - 16 h 50 min

    Quels que soient les
    Quels que soient les investissements tant que la population ne comprendra pas que l’ame d’une ville c’est sa population Tout à fait d’accord avec « anonyme »que les habitants d’Alger non absolument rien de citadins même si ils sont là depuis deux génération Voyons comment aprés avoir acquis un véhicule il pense que toute les rues lui appartiennent il peut rouler et écrser come bon lui semble Il achète un téléphone portable il lui semble être seul détendeur de cette technologie et il hurle au téléphone et toute la ville est au courant de sa vie privé etc..Atous je recoimmande de lire ou relire ‘Kaddour Mhamsadji »cela peut aider à comprendre qu’estce que c’est « ETRE CITADIN’

    Anonyme
    18 décembre 2012 - 13 h 53 min

    Pourquoi vous censurez les
    Pourquoi vous censurez les mots Kabylie et Mitidja, alors que vous laissez les gens insulter la région de Tlemcen à longueur de commentaires?

    Anonyme
    17 décembre 2012 - 9 h 16 min

    Bonjour
    Je suis d’accord avec

    Bonjour

    Je suis d’accord avec votre conclusion.
    Mais il faut reconnaître que le problème le plus important est le manque de civisme de la majorité des habitants actuels d’Alger.
    L’exode rurale non contrôlée fait que notre ville est maintenant peupleé d’une majorité de ruraux qui ne comprennent pas la vie urbaine. Ils se comportent comme si leur immeuble est un village (…) ou un douar (…).
    Ils n’eduquent pas leurs enfants qui sont lâchés en milieu urbain comme si c’était dans les montagnes (…) ou les collines (…)
    Ils ne comprennent pas la différence entre espace public et espace communautaire. Dans leur culture la rue leur appartient , ils ne comprennent pas que c’est un espace public.

    Pour conclure, malheureusement la majorité des habitants actuels d’Alger sont des rurbains, qui se fichent pas mal de l’état de cette ville car ils restent plus attachés à leur village dans la montagne qu’à cette ville.

    Ce ne sont pas des citadins, il n’ont pas la culture de la vie urbaine.
    Et l’état peut faire beaucoup, mais changer les mentalités sera très difficile.

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