Mélenchon met en garde contre les islamistes tunisiens
Le coprésident du Front de gauche français, le très médiatique Jean-Luc Mélenchon, a mis en garde contre les islamistes tunisiens dont le pouvoir est incarné par le parti Ennahda. Mélenchon a tiré à boulets rouges sur une délégation de députés français qui a rencontré, hier jeudi et aujourd’hui vendredi, à Tunis, des représentants de tous les partis politiques du pays, dont le mouvement islamiste Ennahda. Pour cet ancien candidat à la présidentielle française de 2012, la rencontre de députés (socialistes) français avec les islamistes d’Ennahda est «un coup de poignard dans le dos des démocrates tunisiens». Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, Mélenchon considère cela comme un soutien «grave» à la mouvance islamiste tunisienne. Pour lui, il s’agit, là, d’un «soutien apporté à un parti d'extrême droite religieuse dont le chef n'a aucune fonction officielle dans les institutions tunisiennes». «C'est une faute politique de s'afficher ainsi aux côtés de M. Ghannouchi au siège du parti Ennahda, en plein tumulte institutionnel où ce parti d'extrême droite essaie de renforcer son emprise», déplore-t-il, dans le même communiqué. Les islamistes tunisiens sont directement accusés par les démocrates d’avoir orchestré l’assassinat, il y a dix jours, de l’opposant laïque Chokri Belaïd.
Des milices islamistes sèment la terreur
Pendant ce temps, des centaines d’islamistes tunisiens imposent leur diktat dans plusieurs villes du pays. Ils organisent des patrouilles et des points de contrôle comme ils intiment aux femmes l’ordre de rester à la maison. A travers leur page Facebook, ils expriment toute leur fierté de ces opérations de terreur menées notamment à Sfax, Mateur et au Kef, dans le sud tunisien. Appartenant au groupe extrémiste d’Ansar Al-Charia, ces extrémistes assumés veulent se substituer aux services de sécurité qui sont en retrait dans ces régions que le pouvoir islamiste semble vouloir leur livrer. Le ministère de l’Intérieur s’est vite employé à démentir cette information à travers la télévision publique, assurant qu’il n’y avait pas de forces de sécurité parallèles en Tunisie. Un démenti qui passe cependant mal, au vu des nombreux témoignages de citoyens qui ont eu affaire à ces milices islamistes en gilets oranges, armés de gourdins et circulant à pied, à moto ou en voiture. Selon les services de renseignements américains, il y aurait entre 3 000 et 10 000 extrémistes lourdement armés en Tunisie. Ces extrémistes religieux ont déjà mené plusieurs attaques violentes, notamment celle du 14 septembre contre l'ambassade des Etats-Unis. Des combats les ont aussi opposés aux forces tunisiennes près de la frontière algérienne en décembre.
Sonia B.
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