Le syndicat du MAE : «La justice a été instrumentalisée»

Le syndicat autonome des personnels du ministère des Affaires étrangères met fin à sa grève entamée mardi dernier. Le syndicat dit se conformer à la décision de la justice qui a déclaré «illégal» ce mouvement de protestation inédit dans le secteur. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, ce syndicat autonome explique les raisons qui l’ont poussé à renoncer à cette action de protestation. «Parce que nous sommes légalistes, nous respectons la décision prise par la justice (…) pour lever la grève même si nous considérons qu’elle est injuste», lit-on dans le communiqué de deux pages. Acceptée, la décision de justice est considérée, néanmoins, illégale. Pour le syndicat, le tribunal administratif ne devrait pas accepter la requête de l’administration qui s’appuie sur l’article 917 du code civil et administratif. C'est-à-dire le recours au référé. «Il est statué en matière de référé para formation collégiale chargée de statuer sur l’action au fond», précise-t-on. Or, cette action au fond n’a pas été accomplie préalablement. «L’administration a placé la charrette avant les bœufs», juge le syndicat qui reste attaché à ses revendications. «En tranchant en faveur de l’administration, cela est contraire aux dispositions de l’article 918 du code de procédure civile et administrative qui stipule que le juge des référés ordonne des mesures qui présentent un caractère provisoire. Il ne tranche pas au principal, en l’occurrence le droit de grève», relève-t-on. Le syndicat a également cité l’article 500 du code de procédure civile et administrative selon lequel la section sociale a compétence exclusive dans les différents relatifs à l’exercice du droit de grève. Cela l’amène à affirmer que le tribunal administratif était donc incompétent pour traiter l’affaire de la grève des fonctionnaires du MAE. «Le bureau exécutif du SAPAE respectera la décision de la justice et demandera aux fonctionnaires, qui ont eu un comportement exemplaire, de rejoindre leurs postes de travail », souligne encore le syndicat qui assure avoir obtenu des garanties de l’administration pour qu’aucun d’entre eux ne soit exposé à des sanctions. «Nous persistons néanmoins à penser que la justice aurait été influencée et instrumentalisée pour porter atteinte à notre droit à la grève», soutient-il, tout en s’engageant à poursuivre le combat pour que justice soit rendue au sein de cette institution afin que la compétence soit mise en valeur et bien récompensée. Le syndicat regrette, par ailleurs, les propos de Mourad Meldeci, ministre des AE, qui aurait déclaré aux syndicalistes reçus jeudi dernier, que les promotions sont du domaine exclusif du président Bouteflika. «C’est le président de la République qui nomme tous les hauts fonctionnaires et il peut même nommer un centenaire comme ambassadeur s’il le veut», aurait-il lancé à l’adresse des syndicalistes qui réclamaient que les jeunes cadres compétents soient promus et revalorisés. Beaucoup de diplomates sont encore en poste alors qu'ils ont dépassé de très loin l'âge de la retraite.
Sonia B.
 

Commentaires

    Rab REM
    18 février 2013 - 9 h 24 min

    La justice n’a pas été
    La justice n’a pas été instrumentalisée, et ce pour la la simple raison qu’il n’y avait jamais eu une justice en Algérie. Et d’ailleurs, il n’y aura jamais de justice dans ce pays tant et aussi longtemps que le pays restera sous la mainmise de la mafia (…)

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