Courtisée car friquée

Des délégations officielles de plusieurs Etats européens arrivent, l’une après l’autre, à Alger. Ce ballet diplomatique, entamé il y a quelques mois, se poursuit à un rythme effréné. Après les Espagnols, les Portugais et les Français, c’est au tour, aujourd’hui, des Italiens. Si l’approche diffère, l’objectif de ces Etats reste le même, trouver des débouchés pour leurs produits et décrocher des marchés dans un pays toujours en chantier. Cet intérêt économique accordé à l’Algérie est reflété par la forte présence des chefs d’entreprise et des hommes d’Affaires dans ces délégations. Les Italiens sont arrivés avec 27 chefs d'entreprise, membres de l’Institut italien pour l’Asie et la Méditerranée (Isimed). Avant eux, les Français. Et après eux, les Britanniques. En effet, après sa visite effectuée les 30 et 31 janvier dernier, David Cameron envoie son ministre chargé de l'Afrique du Nord, Alistair Burt, accompagné d’une importante délégation. Les Britanniques veulent, eux aussi, renforcer leur place dans un pays qui enregistré, bon an mal an, une croissance économique appréciable, au moment où l’économie européenne est à l’arrêt. Ils veulent même placer leurs universités en Algérie pour renforcer, notamment, l’enseignement de la langue anglaise. Les pays européens courtisent, en ces temps de vache maigre, des pays dits riches comme l’Algérie, qui continue pour les besoins de son développement à engager de vastes chantiers sur le budget de l’Etat. Des marchés qui valent de l’or pour ces pays où le chômage est croissant et où la misère sociale gagne du terrain. L’Europe est à la recherche de nouvelles ressources pour surmonter la crise dans laquelle elle patauge depuis quelques années. Elle se tourne ainsi vers l’Afrique et particulièrement vers l’Algérie qui dispose d’un épais matelas de devises, mais qui injecte aussi des dizaines de milliards de dollars dans le développement des infrastructures de base et du tissu économique. Des sommes colossales qui ne laissent pas ces Etats indifférents. Pour certains spécialistes, c’est un boulevard qui s’ouvre devant l’Algérie si elle veut bénéficier d’un maximum de transfert technologique et faire du lobbying pour mieux défendre ses intérêts géopolitiques régionaux.
Sonia Baker

Comment (6)

    Maysar
    3 mars 2013 - 22 h 15 min

    Ces pays sont à la recherche
    Ces pays sont à la recherche de débouchés pour leurs entreprises et leurs marchandises , réalpolitic oblige !Et l’Algérie doit profiter de cette aubaine pour avoir une coopération multiforme avec tous ces pays et dans tous les domaines pour aider l’économie nationale à redemarrer sur de bonnes bases ! Ils ont besoin de notre fric , et nous avons besoin de leur technologie et leur savoir faire !

    Anonyme
    3 mars 2013 - 21 h 57 min

    OK ! OK !On comprend tout
    OK ! OK !On comprend tout cela !l Occident est en panne et sa seule survie est son redéploiement sous d autres cieux et espaces géographiques pour les transformer en méga marchés .

    Aussi ,dois-je comprendre que ce ballet diplomatique voudrait dire que tout porte a croire que l Occident a déjà fait ses calculs et est sorti avec une conclusion la ou il sous entend qu il n a aucun intérêt a faire la guerre a l Algérie et il faut passer a un partenariat ou tout le monde sera gagnant.

    Si c est le cas , tant mieux pour nous !CHAPEAU aux HOMMES DE L OMBRE .

    00213
    3 mars 2013 - 16 h 20 min

    Ce que je retiendrais de cet
    Ce que je retiendrais de cet article :
    « …Pour certains spécialistes, c’est un boulevard qui s’ouvre devant l’Algérie si elle veut bénéficier d’un maximum de transfert technologique et faire du lobbying pour mieux défendre ses intérêts géopolitiques régionaux… »
    .
    Cependant la méthode des occidentaux n’a pas vraiment changé (contrats avec un gagnant et un perdant). Sauf qu’aujourd’hui, ils se bouffent entre eux, alors c’est surement le moment de négocier pas mal de choses.

    TARIK - BAB EL OUED
    3 mars 2013 - 13 h 33 min

    DU JOURNALISME PUR ET
    DU JOURNALISME PUR ET SIMPLE………..GOOD LUCK.

    slimane abid
    3 mars 2013 - 11 h 38 min

    Merci Sonia pour votre
    Merci Sonia pour votre décryptage. L’Algérie est effectivement une vache à traire. Les Européens sont pragmatiques, ils vont là où leurs intérêts se trouvent, ils ne lâchent rien pour se maintenir en tête des nations développées quitte à mener des guerres sanglantes. S’ils viennent aujourd’hui c’est justement parce qu’ils veulent notre argent et nos énergies fossiles. Nos dirigeants doivent se montrer plus pragmatiques qu’eux et tenter, de leur part, de défendre leurs intérêts. c’est l’occasion ou jamais d’obtenir des choses qu’ils n’arrivaient pas à le faire comme par exemple le transfert technologique

    Maleh
    3 mars 2013 - 10 h 57 min

    Là, je suis obligé de sortir
    Là, je suis obligé de sortir de ma réserve : Bande d’assistés gonflables, continuez à attendre des compliments et des ovations, vous en aurez pour nos sous.

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