Béjaïa : les étudiants contestataires sont-ils manipulés ?
Des étudiants de l’université de Béjaïa nous ont contactés pour alerter l’opinion publique et dénoncer la dérive que connaît la contestation dans leurs campus depuis quelques jours, marquée par des actes de violence et provoquant une situation d’émeute permanente qui perturbe gravement l’ensemble des étudiants en cette période d’examens. Jusqu’à mardi soir, les actes de destruction n’avaient pas cessé, notamment à la cité Ireyyahen, où une salle omnisports a été incendiée, et à la cité 17-Octobre où une salle de conférence a été également incendiée par des étudiants en furie. Opposés à cette démarche, des étudiants, regroupés au sein d'une coordination, ont décidé de réagir et de sensibiliser l’ensemble de la communauté estudiantine sur les véritables enjeux de ces graves événements qui ternissent l’image de leur université. Ils ont décidé, en assemblée générale, et avec l’assentiment du recteur, d’une journée de protestation lundi prochain, qui sera suivie d’une marche allant de l’université de Targa Uzemmur au siège de la wilaya. Tout en dénonçant le laxisme de l’administration et des autorités, ils accusent les «fauteurs de trouble» de défendre des «intérêts occultes» en se réfugiant derrière des revendications légitimes liées aux conditions socio-pédagogiques «qui ne sont pas nouvelles». Nos interlocuteurs affirment que les contestataires, une quarantaine d’étudiants, cherchent à faire pression sur le directeur des œuvres universitaires, fraîchement installé, pour l’amener à «pactiser» avec eux dans la passation de marchés avec les différents fournisseurs des campus et cités universitaires de la wilaya. Avec la complicité de directeurs de cité, et usant toujours de leur «influence», ils auraient toujours eu, d’après nos interlocuteurs, leur part dans ces marchés juteux qui échapperaient à tout contrôle. Selon des étudiants, le nouveau DOU n’aurait pas accepté de marcher dans la combine.
Lina S.
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