Qui a dénaturé l’image de l’Emir Abdelkader en Suisse ?
C'est un véritable scandale que révèle le Dr Chamy Boutaleb, président de la Fondation Emir Abdelkader. Le buste de l’Emir Abdelkader posé au centre d'accueil du Comité international de la Croix-Rouge, à Genève, au cours d'une cérémonie officielle présidée par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, ne représente pas le vrai visage de l’Emir et la tunique qu’il porte n’est pas un habit typiquement algérien, affirme-t-il. Le Dr Boutaleb a signé un communiqué dans lequel il proteste contre cette cérémonie. L’Emir Abdelkader et son héritage immatériel appartiennent, à n’en point douter, à tous les Algériens et notamment à l’Etat dont il est le fondateur. Il n’en demeure pas moins qu’il appartient surtout et d’abord à ses descendants et aussi à la Fondation qui s’en réclame. Le Dr Boutaleb fait savoir que cette inauguration internationale s’est faite sans concertation avec la Fondation Emir Abdelkader, dont le président d’honneur est Idriss Jazairy, ni avec les membres de la famille (biologique) de l’Emir, dont les descendants directs présents en Algérie sont connus et ont un droit de regard incontestable reconnu internationalement sur toute production concernant un ascendant direct. Il s’agit, selon lui, d’une «énième récupération du fondateur de notre Etat, symbole de notre unité nationale, récupération aidée, il faut bien l’admettre, par les mêmes opportunistes en mal de notoriété». «Si l’Emir Abdelkader a une envergure universelle, il est avant tout, ne l’oublions pas, cet Algérien fils de la Guetna», conclut-il le communiqué. Le Dr Chamy Boutaleb rappelle que le dossier de mise en conformité de la Fondation avec la nouvelle loi 12-06 sur les associations a été «officiellement déposé auprès des services compétents du ministère de l’Intérieur en date du 23/10/2012 et comme indiqué à l’article 11 de cette dite loi, le silence de l’administration vaut agrément».
Kamel Moulfi
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