Gaz : l’Egypte boude Israël et le Qatar et s’oriente vers l’Algérie
En réponse aux propos tenus la veille par le ministre israélien de l’Energie, qui avait déclaré que Le Caire négocierait depuis quelque temps l’achat de gaz israélien, le ministre égyptien du Pétrole, Chérif Ismaïl, a rappelé, dans une déclaration au journal cairote Al Yawm Al-Sabee, aujourd’hui mercredi, que l’importation de gaz s’effectue par le biais d’appels d’offres internationaux lancés par le Holding national du gaz naturel, et que son gouvernement «se penche sérieusement sur les choix alternatifs qui existent sur le marché», pour contourner Israël et surtout le Qatar qui demeurait jusqu’il y a quelques mois le principal pourvoyeur. Le ministre souligne qu’en tête de ces choix se trouve l’Algérie, «qui est, selon ses termes, un grand pays exportateur de gaz naturel». Confrontée à une grave pénurie de gaz, depuis deux ans, suite à un tarissement de la production, l’Egypte se trouve dans l’obligation d’en importer en quantités importantes pour répondre aux besoins domestiques, alors que le pays traverse une crise politique complexe qui, greffée au marasme social, risque de dégénérer en guerre civile. Pour des raisons politiques liées à leur souveraineté, les nouvelles autorités au Caire cherchent, à tout prix, à s’affranchir du joug qatari en matière de gaz, et même en matière d’aide financière – l’Égypte a rendu une dette de 2 milliards de dollars à Doha. D’où l’urgence de diversifier les partenaires et garantir un approvisionnement stable. L’Algérie, par la voix du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, s’est engagée en juillet dernier à approvisionner l’Egypte en gaz naturel, à compter de 2014, si d’ici là l’augmentation programmée de la production et de l’exploitation de nouveaux gisements était respectée.
R. Mahmoudi
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