Suspense à l’égyptienne

Par Kamel Moulfi – Aujourd’hui et demain (mercredi), en approuvant la nouvelle Constitution, les Egyptiens vont tourner une page dans les événements qui secouent leur pays et franchir un pas de plus vers la rupture avec le «printemps arabe», source de leurs malheurs actuels. Leur vote les aidera à sortir de la menace que font peser les Frères musulmans désormais exclus de la feuille de route mise en œuvre après la destitution de Morsi en juillet dernier. Les observateurs sont unanimes à penser que si les choses se passent bien, ce référendum se transformera en véritable plébiscite pour l’armée. Ce serait également la confirmation de la volonté des Egyptiens de se débarrasser des Frères musulmans et le signe que la très grande majorité de la population soutient le nouveau pouvoir qui pourra alors se prévaloir, surtout face aux partenaires étrangers de l’Egypte, de cette légitimité et poursuivre son processus de normalisation. Tout dépendra non seulement du poids du «oui» à la Constitution, mais aussi de la façon dont cette victoire sera obtenue, sans bavures. La perspective d’une guerre civile, sur fond de terrorisme, n’est pas encore écartée, tant que l’Egypte ne quitte pas la zone du chaos entretenu par les manifestations des partisans de Morsi. Les difficultés économiques entraînées par la chute des recettes touristiques et par le ralentissement de l’activité industrielle ne sont pas faites pour faciliter la tâche de l’armée. La démarche sécuritaire, autrement dit la répression du terrorisme, doit s’accompagner d’une démarche politique visant à isoler les éléments les plus extrémistes de la mouvance islamiste qui alimente la violence. La prochaine étape, la présidentielle prévue dans quelques mois, permettra à l’Egypte d’asseoir définitivement l’Etat laïque et moderne, alternative à l’Etat islamique que comptaient installer les Frères musulmans dans la foulée du «printemps arabe» avec la bénédiction des principaux pays occidentaux.
K. M.

Comment (2)

    raselkhit
    14 janvier 2014 - 14 h 22 min

    L’Egypte se trouve à l’Est de
    L’Egypte se trouve à l’Est de la Méditerranée .Venir nous convaincre que lutter contre l’impérialisme Occidental et leurs alliés les wahhabites (Qataris ou saoudiens et Israéliens ) c’est donner des bases aux Russes chanson qui dure depuis les années 60 pour justifier les agressions contre les pays ayant des velléités d’indépendance. Ce n’est pas la Russie qui a colonisé l’Afrique l’Asie et l’Amérique mais bien l’Occident La Somalie l’Irak la Lybie la Syrie la Cote d’Ivoire le Mali l’a Centre Afrique le Congo le Ruanda ?

    00213
    14 janvier 2014 - 12 h 33 min

    Les russes sont désespérément
    Les russes sont désespérément à la recherche d’une base militaire (de préférence navale) à l’ouest de la méditerranée, afin d’avoir un outil de dissuasion supplémentaire face à l’appétit grandissant de l’Europe israélienne et à la veille d’un conflit mondial de grand ampleur.
    .
    Une fois que le nouveau pouvoir égyptien aura conforter constitutionnellement sa position, je pense que ce sera le moment opportun de nous allier provisoirement avec eux pour faire le ménage en Libye.
    D’ailleurs les récents échanges entre les armées égyptiennes et russes sont surement les prémices d’un rapprochement plus important.
    A nous de les « aider » en leur préparant le terrain libyen pour qu’ils y implantent leur méga-base.
    Car les projets d’une nouvelle coalition OTANesque semble de plus en plus probable, avec à la clé une colonisation sous couvert de combat contre l’insécurité mais dont le but véritable est de nous foutre plein de base à nos frontières pour manipuler et fournir les terroristes d’Al Qaïda (ou plutôt d’Al c.i.a.)
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    En échange les russes pourraient garantir le maintien et la sécurité du pouvoir libyen.
    De plus la reconnaissance russe envers notre pays sera à la hauteur de l’importance stratégique d’un tel projet.
    Cette même reconnaissance que l’on pourrait négocier par la fourniture et la formation d’une armée tunisienne efficace face à l’émergence de groupuscule terroriste.
    On aurait alors un front commun de Maghnia à Rafah…

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