L’Algérie réussira-t-elle à débarrasser la Libye des forces étrangères présentes sur son territoire ?

Le quotidien parisien Le Figaro, citant une source militaire française, a fait état, dans son édition d'aujourd'hui samedi, de l’existence d’unités militaires américaines dans le sud libyen, «déguisées en nomades», qui encadreraient des membres des forces spéciales libyennes dans leur «chasse contre Al-Qaïda». La même source ajoute que «les Etats-Unis estiment que la menace de désintégration du sud libyen est telle qu'ils ne peuvent plus se contenter d'un simple traitement aérien de cette menace». D’après ces révélations, des équipes mixtes, appuyées par des drones et d'autres moyens de reconnaissance aériens, sillonnent les longues frontières du Sud. Le travail des soldats américains consiste, selon cette source, à «repérer les cibles suspectes», laissant les Libyens «traiter l'objectif». Loin d’être assumée, cette présence secrète de forces étrangères – américaines ou françaises – sur le territoire libyen semble même de plus en plus agacer les dirigeants libyens, qui cherchent obstinément des solutions au problème de contrôle des frontières poreuses, par lesquels traversent des groupes armés liés au terrorisme international et toutes sortes de trafiquants. Deux pays se plaignent régulièrement de l’incapacité des autorités libyennes à assurer le contrôle des frontières : la Tunisie et l’Egypte, qui connaissent un afflux de groupes terroristes se revendiquant d’Al-Qaïda, à l’origine des nombreux attentats meurtriers qui y sont menés depuis quelques mois. Dans sa quête de solution, le Premier ministre libyen, Ali Zeïdan, s’est tourné naturellement vers l’Algérie pour solliciter son aide et son expertise dans le domaine du sécuritaire, après avoir déjà sollicité son aide dans la formation d’unités de police. Lors de sa visite d’Etat effectuée à Alger, le 10 décembre dernier, suivie par celle d’un haut responsable sécuritaire récemment, le dirigeant libyen a rencontré, outre le chef de l’Etat et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les responsables de la DGSN et de la Gendarmerie nationale. Une grande commission mixte s’est entretemps réunie à Tripoli pour faire le point sur cette entreprise de coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste. La visite d’Abdelmalek Sellal en Libye, début janvier, était conçue dans cet esprit de mise en œuvre «urgente» des conventions signées entre les deux pays. Le 23 janvier, une forte délégation parlementaire libyenne avait été reçue par les plus hautes autorités algériennes. Elle est venue rappeler «la nécessité d’intensifier la concertation et la coopération, instaurer la sécurité dans la région et faire face au terrorisme et au crime organisé».
R. Mahmoudi
 

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