Le Foll à Alger : «Calquer la PAC telle quelle serait insensé»

Dans son intervention à la dixième réunion des ministres de l’Agriculture des Etats membres du CIHEAM qui s’est tenue aujourd’hui, à Alger, le ministre français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, a exposé sa façon de riposter au risque de crise alimentaire mondiale, comme celle qui s’est déjà produite en 2008. Il estime que c’est la spéculation qui en est à l’origine et pour la combattre, il plaide pour la transparence des échanges commerciaux des produits alimentaires. C’est ce qui permettra, selon lui, de «stabiliser le revenu des agriculteurs et éviter des perturbations pour les industries agroalimentaires comme pour les consommateurs». Sur ce sujet, il fait état de la mise en place de Med-Amin, le réseau d'information sur les marchés agricoles en Méditerranée. Par ailleurs, Stéphane Le Foll a souligné «le rôle de la sécurité alimentaire et du développement des zones rurales sur l'équilibre politique général de la région». L’objectif est d’«assurer une production alimentaire de haut niveau qualitatif et en quantité suffisante face à l’augmentation de la population mondiale, tout en s’inscrivant dans la transition écologique». Le ministre français a fait l’éloge de la Politique agricole commune (PAC), européenne, qu’il considère comme «une réussite», tout en reconnaissant que la calquer en tant que telle sur les pays du sud ou de l'est de la Méditerranée n'aurait aucun sens. «Des approches sont toutefois parfois transposables», ajoute-t-il. Il cite l'interactivité des acteurs des filières agricoles et agroalimentaires pour en renforcer la stabilité ainsi que la mise en place de signes de qualité, notamment en matière d'indications géographiques pour protéger partout le savoir-faire agricole et agroalimentaire qui est un patrimoine. Il invite dans ce sens, les pays qui le souhaitent à «s'appuyer sur la politique européenne de voisinage (PEV), qui a pour objectif général de bâtir un espace de prospérité et de bon voisinage avec les pays du Sud et de l'Est». L’Algérie est un des six pays «pilotes» du sud et de l’est de la Méditerranée qui ont souhaité répondre positivement à l’offre européenne de partenariat. Enfin, le ministre français a évoqué le projet agro-écologique pour la France qui consiste à produire plus, tout en préservant les ressources et a signalé «la tenue à l'automne prochain à la FAO d'un colloque sur l'agroécologie qui sera l'occasion du lancement d'un vaste programme sur trois ans de transfert scientifique et d'échanges de pratiques». Rappelons que la dixième réunion des ministres de l’agriculture des Etats membres du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM), qui a pour thématique «Sécurité alimentaire durable en Méditerranée : quelle situation et quelles perspectives ?», se tient en présence du directeur général de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture).
Sarah L.
 

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