Présidentielle : l’IRD met en garde contre une «impasse totale»

L’Initiative pour la refondation démocratique (IRD) intervient dans le débat politique autour des présidentielles prochaines en appelant à mettre un terme à «la récurrente mascarade électorale faite de scrutins truqués qui fabriquent des légitimités usurpées». Dans une déclaration signée par Ahmed Badaoui, Tarik Mira, Ramdane, Hamid Moula, Ouazar et Si Mohamed Baghdadi, l’IRD estime que la démarche du pouvoir depuis quelques années risque d’avoir pour conséquence de mener dans «une impasse totale, sinon sanglante». «Il est temps d’arrêter cette machine à broyer la citoyenneté en suspendant le processus électoral durant deux à trois ans, période où l’on mettra en place la phase de transition», propose l’RD qui estime que «le peuple algérien doit choisir librement ses dirigeants et son projet de société». Pour l’IRD, il est illusoire «de croire que parce que le régime est bloqué par l’incertitude bouteflikienne que l’élection d’un autre candidat, quel qu’il soit, amènera automatiquement le changement». Cette composante politique analyse la dernière sortie offensive de Saïdani contre le général Toufik, patron du DRS, en estimant que «la guerre publique entre personnes du système, dont «les services» constituent le point d’achoppement, crée une seconde illusion. L’opinion peut croire qu’enfin on se penche sur les questions essentielles concernant le DRS : la nature de sa mission, son objet et son rôle. En réalité, tout tourne autour d’un autre critère : à qui doit obéir cet organisme ? Plus trivialement, à qui doit-il prêter allégeance parce que constitutionnellement les choses sont claires. Ce service de sécurité dépend du ministère de la Défense et du chef des armées, à savoir le président de la République. La multiplication des centres de décision depuis l’arrêt du processus électoral a mis à mal ce fondement que la lutte de succession accentue». L’IRD évoque aussi la maladie du Président et estime que «le mystère sur l’état de santé de l’actuel locataire d’El-Mouradia se manifeste par un suspense insoutenable sur sa candidature éventuelle. L’absence de consensus sur deux points – la réforme constitutionnelle annoncée à cor et à cri durant deux ans et depuis sans cesse différée et quel candidat à adouber pour la succession – crée publiquement des tensions et, concomitamment, amplifie les contradictions internes». Pour l’IRD, «le brasier duquel doit s’échapper la fumée annonçant le consensus autour du candidat à plébisciter risque cette fois-ci d’embraser tout le pays. Aussi, il est urgent d’agir pour la fin de ce régime et de ses logiques de légitimation. Ces luttes de succession au sein du système et le blocage institutionnel qui s’ensuit s’apparentent à des soubresauts qui annoncent la fin de l’ordre en place. C’est la voie de rupture qu’il faut soutenir de façon pacifique, mais dans une logique externe au système pour bâtir l’Etat civil démocratique».
Meriem Sassi
 

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