Reprise de FagorBrandt : l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab prié de revoir son offre

Alors que l’on pensait que le groupe algérien Cevital avait définitivement repris le fabricant d'électroménager FagorBrandt, le tribunal du commerce semble avoir calmé quelque peu l’ardeur de l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab. Le tribunal de commerce de Nanterre, compétent pour ce type d’affaires, a reporté au 27 février prochain l'examen des offres de reprise des sociétés françaises du groupe FagorBrandt en redressement judiciaire. Le délai est destiné à permettre à l’industriel algérien d’améliorer sa proposition de reprise, déclarée pourtant depuis le début comme la plus viable parmi toutes celles mises sur la table par les repreneurs. Cette offre prévoit, en effet, de conserver 1 200 des 1 800 salariés du groupe travaillant dans les usines de Vendôme et Orléans de FagorBrandt, ainsi que le siège et les services après-vente. En dehors de cette proposition de Rebrab, c’est le grand désert, puisque, à côté, une seule offre de reprise partielle concernant les sites vendéens (La Roche-sur-Yon, Aizenay) du groupe est menée par l'entreprise de plasturgie Variance Technologies, portant sur 207 emplois sur 440. C’est dire qu’il n’y a absolument aucune commune mesure entre les propositions du patron de Cevital et celle de Variance. Le tribunal de commerce de Nanterre précise que «ce délai est destiné à permettre aux candidats à la reprise, Cevital et Variance Technologie (…), de compléter et améliorer leur projet de reprise». L'objectif de la démarche demeure d'aboutir à une reprise du groupe «début mars», selon le tribunal. En agissant ainsi, les autorités françaises attendent de l’homme d’affaires algérien qu'il améliore son offre pour le pousser à reprendre tous les sites du groupe et la totalité de ses employés. Mais Rebrab, en bon industriel qu’il est, peut-il se permettre de reprendre un groupe français moribond dont certains sites sont loin d’être rentables ? A l'audience du tribunal de Nanterre, jeudi dernier, le patron de Cevital a d’ailleurs répété que les sites vendéens ne l'intéressaient pas, mais il se dit «prêt à examiner un contrat de sous-traitance avec Variance». Pour Cevital, «la production d'appareils de lavage, spécialité de l'usine de La-Roche-sur-Yon, n'est pas rentable en France et veut monter une grosse usine en Algérie». D’après les propos d’un délégué syndical de l’usine, «Variance Technologies n'a pas encore complété son projet ; ils en sont encore au stade de la négociation avec Cevital». Mais devant l’absence d’autres propositions de reprise du groupe français, Cevital joue, pour le moment, sur du velours. Les pressions qui sont exercées actuellement sur Rebrab pour l’amener à améliorer son offre ont peu de chance de produire leur effet.
Amine Sadek
 

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