Assassinat des moines de Tibhirine : le témoignage d’un religieux français confirme l’implication du FIS

Dans l’avalanche de reportages et d’enquêtes sur l’odieux assassinat des sept moines de Tibhirine, en mars 1996, il y a des petites phrases qui échappent à notre attention et qui, pourtant, pèsent de tout leur poids pour l’éclosion de la vérité sur cette affaire. Un énième film documentaire a été diffusé par la chaîne parlementaire française LCP sur le meurtre de ces religieux qui ont préféré rester dans le maquis infesté d’islamistes armés à Médéa, alors que les autorités algériennes leur avaient demandé de partir jusqu’à ce que la menace terroriste soit éradiquée. Dans le reportage de LCP, deux informations importantes sont à retenir, qui démontrent clairement que les groupes islamistes armés n’agissaient pas seuls, mais qu’ils étaient en contact permanent avec des agents de liaison et des bailleurs de fonds à l’étranger et des mouvements politiques en Algérie. Le premier détail est révélé par le père Armand Veilleux, le supérieur des moines trappistes tués par le GIA, qui raconte que les terroristes qui avaient pour habitude de se rendre au monastère de Tibhirine ont demandé d’utiliser le téléphone fixe, mais qu’un des moines leur ayant refusé l’accès à l’intérieur de l’établissement leur a «prêté» son téléphone portable – quasi inexistant en Algérie à l’époque – pour, a-t-il dit, «appeler en Allemagne» et demander que leur contact «leur fournisse des armes». Qui ces terroristes ont-ils appelé en Allemagne ? Rabah Kebir ? Cette hypothèse est plus que probable, dans la mesure où un autre témoignage, dans le même reportage, confirme les liens qui ont toujours existé entre le FIS et les groupes islamistes armés. Ainsi, on apprend, par la voix d’un représentant de Sant’Egidio, que, se sentant concernée par le sort des sept moines français et la menace de mort qui pesait sur eux, alors qu’ils se trouvaient entre les mains du sanguinaire Djamel Zitouni, cette communauté religieuse a voulu entrer en contact avec les terroristes par le biais de Hocine Slimani, un imam radical activant à Médéa sous la bannière d’une organisation islamiste appendice du FIS. Interrogé sur cet épisode sanglant des années noires en Algérie, Mourad Dhina, militant islamiste réfugié en Europe, a lui aussi confirmé à demi-mot l’existence de ces liens entre son ancien parti extrémiste dissous et certains des groupes armés. Mourad Dhina s’est montré offusqué que des religieux français aient pu être tués alors que, a-t-il souligné, «même les [islamistes] les plus extrémistes» n’auraient pas pu commettre un acte aussi abject. En faisant une telle déclaration – un lapsus ? –, ce soutien actif du terrorisme islamiste avoue, sans faire exprès, qu’il appartient lui-même à cette obédience fanatique et que, hormis l’assassinat des moines, un acte «abject» parce que ce sont des religieux français – le meurtre des imams étant, par contre, autorisé –, toutes les autres actions terroristes ayant ciblé les forces de l’ordre et les intellectuels et les massacres barbares qui ont touché des populations entières sans protection sont à bénir et à applaudir. Les manipulations qui visent à attribuer l’assassinat des moines de Tibhirine à l’armée algérienne sont balayées d’un revers de main par l’ambassadeur de France à Alger, Michel Lévêque, au moment des faits. Ce dernier a tenu à révéler un secret à Armand Veilleux, qui le révèle à son tour dans ce reportage : «L’ambassadeur m’a dit, alors que nous nous trouvions dans la voiture blindée de l’ambassade de France à Alger, que ce qui avait été découvert, ce n’étaient pas les corps mais les têtes des moines assassinés.» Alors que les enquêtes de la justice française se sont toutes orientées vers les allégations de quelques félons algériens, au premier rang desquels Abdelkader Tigha, un ancien agent des services secrets algériens retourné, qui a reçu l’ordre de dire que les moines avaient été tués dans un bombardement de l’armée algérienne, le voile se lève peu à peu sur la machination qui a entouré l’affaire de l’exécution des sept religieux français dans les maquis de Médéa, mettant à mal les tenants du «qui tue qui», dont un, Mohamed Samraoui, vient d’être définitivement démasqué à travers un document officiel de la justice allemande classé confidentiel, mais qu’Algeriepatriotique a réussi à se procurer.
M. Aït Amara
 

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