Les redresseurs du FLN ignoraient-il que Bouteflika allait se présenter pour un 4e mandat ?

Le groupe d'Abderrahmane Belayat n'était-il pas au courant que Bouteflika allait rempiler pour un 4e mandat ? Dans un communiqué adressé à la presse le jour même de l'annonce (samedi) de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, les frondeurs du FLN évoquaient, au conditionnel, le 4e mandat. «Si Abdelaziz Bouteflika décide de se représenter et annonce sa candidature, le FLN sera, et avant tout le reste de la classe politique, le premier à le soutenir pour gagner», lit-on dans ce communiqué signé par le coordinateur du bureau politique du FLN, Abderrahmane Belayat. Contrairement à leur adversaire, le trublion Amar Saïdani, le groupe de Belayat ne semble pas avoir été mis dans la confidence. Dès le début de la campagne pour le 4e mandat, les opposants d'Amar Saïdani se sont montrés pondérés, préférant laisser le Président décider «en son âme et conscience, sans pression ni tapage médiatique». Bouteflika leur a visiblement fait payer cette «froideur» affichée à soutenir la revendication dite «populaire» d'un 4e mandat. Le «déni» de l'administration que l'équipe de Belayat ne cesse de dénoncer est une preuve supplémentaire pour eux qu'il s'agissait plutôt d'une sanction. Car comme ils le font savoir encore dans le même communiqué, toutes les conditions pour la tenue d'une session extraordinaire du comité central ont été réunies avec, notamment, la présentation des signatures de deux tiers de voix. Mais au-delà de cette nuance, Abderrahmane Belayat a exprimé son aptitude à soutenir le 4e mandat dans le cas où le chef de l'Etat se représentait, chose faite depuis hier. Il estime, cependant, que le meilleur moyen de le faire, c'est de réunifier le FLN avec l'élection d'une nouvelle direction consensuelle qui sera capable de mobiliser la base militante au profit de la candidature de Bouteflika. «La persistance du hold-up du poste de SG aggrave la crise et fait planer sur le parti le scénario catastrophe», avertit Belayat pour lequel le FLN n'a toujours pas de SG. Le groupe de Belayat lance à nouveau un appel à l'adresse de l'administration pour délivrer l'autorisation nécessaire pour la tenue de cette session décisive qui permettra de faire revenir le parti à la légalité. Il a également invité les membres du CC à intensifier leur activité afin de maintenir la pression jusqu'à l'organisation de la session. Pour les frondeurs, c'est la seule manière de garantir la réussite de la présidentielle. Leur appel sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr.
Sonia B.

 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.