Présidentielle : le MCLD appelle les candidats à se retirer de la course

Le Mouvement citoyen pour les libertés et le développement, lancé récemment à l’initiative d’Ali Brahimi, ancien député du RCD avant de créer son propre mouvement politique, a appelé, aujourd'hui lundi, les candidats encore en lice à l’élection présidentielle du 17 avril à se retirer de la course à un scrutin qu’il qualifie de «votation carcérale». Le MCLD affirme être convaincu que «la responsabilité éthique et politique commande aux candidats crédibles, encore en lice, de se retirer d’une course alibi». Il conjure «les candidats et personnalités crédibles à participer au rassemblement des énergies patriotiques pour affronter le 18 avril et à demeurer aux côtés des citoyens et militants après le scrutin». Le MCLD considère, d’ailleurs, que dans cette «votation carcérale», boycott et participation «n’ont, pour l’instant, aucun sens politique et pratique, faute d’être appuyés par un rapport de forces citoyen uni, lucide et organisé, seule alternative pour un vrai changement». Et c’est cela qui fait dire au parti d’Ali Brahimi que «les dés sont pipés» et que le «petit» électeur est «sans illusion». Le MCLD considère, à ce propos, que l’option Bouteflika «déplace et diffère les enjeux politiques, préfigurant de grosses convulsions à venir et rendant d’autant plus urgent le rassemblement des forces démocratiques». Comme alternative à l’impasse politique actuelle, le MCLD lance un appel à toutes les forces patriotiques, dans la société politique et la société civile, dans les institutions et hors des institutions, pour aller vers des états généraux citoyens en vue, explique-t-il, «d’élaborer les axes fondamentaux d’une transition démocratique pacifique et négociée et mettre en place les instruments militants et citoyens que la démarche requiert». Le MCLD s’adresse ensuite aux «décideurs civils et militaires, dont le président Bouteflika», les appelant «à la raison et à la responsabilité, pour faire de la prochaine mandature une chance vers une transition démocratique pacifique». A propos justement de la candidature de Bouteflika, le MCLD s’interroge comme beaucoup de citoyens d’ailleurs : «S’agit-il d’élire un président de la République ou d’ériger un monarque ?» Pour autant, le MCLD s’interdit d’appeler au coup d’Etat, «refusant de voir le pays plonger dans les abysses des institutions et pouvoirs d’exception». Mais il martèle que l’alternative constitutionnelle à ce «traquenard» réside dans l’application du fameux article 88. «Bouteflika et les tenants du régime seraient bien avisés de ne pas mépriser l’ampleur de l’indignation populaire, y compris parmi les partisans du président sortant. Le monde entier regarde et prendra acte de notre déchéance», avertit le MCLD.
Amine Sadek

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