Le général Yala se retire et appelle à l’arrêt du processus électoral

Le général à la retraite Mohamed-Tahar Yala a annoncé, aujourd’hui lundi, sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle du 17 avril prochain. Dans une conférence de presse tenue au siège du parti Jil Djadid, ce désormais ex-candidat a conclu que le dispositif de fraude était déjà mis en place en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika. «Un clan maffieux a pris en otage le pays pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Ce clan met le peuple devant le fait accompli d’un quatrième mandat qu’il voudrait imposer par une élection truquée d’avance, pour introniser ce pouvoir illégitime et inconstitutionnel», dénonce-t-il d’emblée, dans une déclaration préliminaire lue à l’ouverture de la conférence de presse. Pour ce général à la retraite, qui se lance dans la politique, «le clan a neutralisé toutes les institutions de la République et accaparé tous les leviers de l’Etat. Il a placé ses hommes partout pour garantir les résultats d’une élection construite et jouée d’avance : le Premier ministre, également président de la commission de préparation des élections, le ministre de l’Intérieur chargé de les organiser, le ministre de la Justice chargé de les contrôler et le Conseil constitutionnel chargé de les valider». Autrement dit, il n’a laissé aucun espoir à d’autres candidatures. Mohamed-Tahar Yala parle d’une «présidence à vie» imposée contre vents et marées au peuple algérien, et ce, «malgré tous les appels à la raison et les demandes pour l’organisation d’un scrutin libre, régulier et transparent. Il affirme que le clan présidentiel «est dans une démarche suicidaire pour le pays» et qu’il ne restera pas les bras croisés. Car ne rien faire est pour lui «accepter l’impunité des corrompus et des corrupteurs». C’est aussi «accepter la trahison et l’intelligence avec les puissances étrangères contre les intérêts de son propre peuple». C’est également «priver nos enfants et les générations futures de leur liberté, de leur avenir». C’est, en outre, «fermer la porte de l’espoir». Pour lui, «la seule solution de sortie de cette crise redoutable pour l’avenir du pays, est l’arrêt du processus électoral en cours et la mise en œuvre d’une période de transition, pour construire avec l’ensemble des forces vives de la nation, un véritable Etat de droit qui rende la souveraineté au peuple». Cet ancien haut gradé de l’armée appelle «les anciens de l’ALN à se souvenir du serment qu’ils ont fait au peuple, serment scellé par le sang des martyrs, leurs compagnons de lutte aujourd’hui disparus». Il leur demande d’exiger de «mettre fin à un système de gouvernance agonisant qui met désormais en jeu la vie de la nation». Il invite, par ailleurs, les partenaires de l’Algérie, les grandes puissances, en particulier la France, «à sortir de la vision des intérêts étroits et à court terme qui les pousseraient à s’ingérer dans nos affaires intérieures pour imposer au peuple algérien une solution qu’il récuse». «Nous ne l’accepterons pas», clame cet ex-candidat qui rejoint le front du boycott à l’instar de Sofiane Djilali et Ahmed Benbitour qui se sont, eux aussi, retirés de cette compétition électorale.
Sonia B.

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