Ahmed Benbitour se retire et dénonce un «pouvoir parallèle»

Ahmed Benbitour décide de se retirer de l’élection présidentielle du 17 avril prochain et rejoint désormais le front du boycott. Dans une conférence de presse animée aujourd’hui lundi à Alger, l’ancien chef de gouvernement renonce ainsi au dépôt du dossier de candidature qu’il dit avoir préparé. Il affirme ainsi qu’il a réuni plus de 85 000 signatures individuelles qu’il a, d’ailleurs, présentées dans des cartons aux journalistes. Autrement dit, Ahmed Benbitour assure avoir pris une décision politique en raison de l’absence d’un processus électoral «légal, propre et transparent». L’ancien chef de gouvernement sous Bouteflika a été particulièrement dur contre les tenants du pouvoir, dénonçant une «caste» qui tient le pays en «otage». Pour Benbitour, la présidentielle d’avril prochain est une non-élection, puisque tout a été préparé pour plébisciter le 4e mandat d’un «président impotent, malade et totalement effacé». Ahmed Benbitour parle également de «piratage de voix» du peuple au profit du maintien de Bouteflika à la tête de l’Etat. Le plus grave pour lui est sa certitude que le président sortant ne gouverne pas et ne pourra pas gouverner après le 17 avril, à cause de ses problèmes de santé. Pour lui, on est aujourd’hui face à «un pouvoir parallèle» qui constitue un réel danger pour le pays. Ahmed Benbitour s’est, en effet, montré alarmiste pour diverses raisons. Il estime que la menace est à la fois politique et économique, en ce sens que tous les voyants sont au rouge. Il n’écarte donc pas des tensions après la présidentielle, surtout que les besoins de la société sont de plus en plus importants et les moyens de l’Etat mal utilisés pour y faire face. La décision d’Ahmed Benbitour était cependant prévisible, d’autant plus qu’il fait partie du fameux groupe des «20» qui a majoritairement opté pour le boycott. Une option considérée comme la meilleure manière de mettre à nu ce que l’opposition désigne désormais par une «mascarade électorale».
Sonia B.