Bouhired bloquée au Caire, les autorités égyptiennes démentent

La militante Djamila Bouhired est bloquée à l’aéroport du Caire et interdite d’entrée en Egypte pour rejoindre la Palestine. La moudjahida devait se rendre dans la bande de Gaza pour manifester sa solidarité avec les femmes palestiniennes, à l’occasion du 8 Mars, Journée internationale de la femme. Arrivée hier au Caire en provenance de Paris, la militante a été retenue par les autorités égyptiennes qui lui interdisent, depuis, selon des sources palestiniennes, l’entrée en Egypte sous prétexte que la frontière de Rafah qui sépare l’Egypte de la bande de Gaza est fermée. Djamila Bouhired risque l’expulsion, en même temps qu’une soixantaine de militantes de diverses nationalités ayant fait le déplacement en provenance de plusieurs aéroports européens, pour former la délégation devant rejoindre Gaza. Les militantes se trouvent actuellement en zone internationale, à l’aéroport du Caire et font un sit-in pour manifester leur détermination à aller au bout de leur action, en scandant des slogans pro-palestiniens et en arborant les drapeaux de la Palestine. Selon les sources palestiniennes, les autorités égyptiennes ne comptent pas faire marche arrière, arguant que la frontière avec la bande de Gaza est fermée et conseillant à la délégation de transiter par Israël. La coalition des femmes contre le blocus de Gaza, qui organise cette action de solidarité, dénonce dans un communiqué l’interdiction d'entrée en Egypte pour les militantes faisant partie d’une centaine de volontaires originaires de nombreux pays, ayant répondu à l’appel au secours des femmes de Gaza. Si quelques-unes ont pu passer le contrôle de police, plusieurs autres avaient été rapatriées mercredi vers leur pays d’origine. La première femme arrivée au Caire, la militante pacifiste américaine de Code Pink, Medea Benjamin, a été expulsée. Ce fut le cas aussi de Mairead Maguire, Irlandaise, prix Nobel de la paix 1976, qui a été reconduite par un vol retour pour Londres. Les autres militantes arrivées hier ont passé la nuit à même le sol dans l’aérogare, refusant l’expulsion. Le collectif dont fait partie Djamila Bouhired a lancé un appel à contacter les ambassades et consulats d'Egypte partout dans le monde, afin de manifester la solidarité avec les militantes qui veulent se rendre auprès de leurs hôtes de Gaza. L’agence égyptienne Mena donne une toute autre version de cette histoire, en affirmant que la moudjahida algérienne se trouverait actuellement en France et qu’elle compterait regagner Alger, demain vendredi. Par ailleurs, l’ambassadeur d’Egypte en Algérie, Azeddine Fahmy, cité par la même agence, nie toute interdiction à Djamila Bouhired ainsi qu’au collectif féminin qui devait l’accompagner d’entrer à Gaza. D’après l’ambassadeur, les autorités égyptiennes «ont exigé, cependant, que la date de sortie (du territoire égyptien, ndlr) leur soit donnée à l’avance pour s’assurer que le terminal de Rafah est opérationnel à la date prévue et pouvoir, ainsi, assurer la sécurité des passagers à l’aller et au retour», a-t-il ajouté.
Meriem Sassi

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