Sid-Ahmed Ghozali à la chaîne française LCP : «La présidentielle est une comédie renouvelée»

L’ancien Premier ministre sous Chadli, Sid-Ahmed Ghozali, a qualifié l’élection présidentielle du 17 avril prochain de «comédie renouvelée», estimant que «ça ne servirait à rien d’y participer» tant les jeux sont, d’après lui, déjà faits. Dans une intervention télévisée sur la chaîne française de télévision LCP, l’ancien Premier ministre a traité tous les rendez-vous électoraux depuis l’avènement au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, en 1999, de «simulacres d’élections». «Rien ne me garantit qu’un pouvoir, qui a falsifié complètement neuf élections en l’espace de 15 années, est en train de s’engager dans un vrai scrutin pour une fois», a-t-il répondu au journaliste de la chaîne qui lui demandait les raisons de son absence de cette élection. «Je ne me suis pas présenté parce que ça ne sert absolument à rien. Ça serait au contraire un faux témoignage vis-à-vis de l’opinion et ça donnerait du crédit à une comédie renouvelée», a-t-il expliqué. Le fait que «tous les projecteurs» soient fixés actuellement sur Bouteflika est un fait qui semble intriguer Ghozali, qui dit ne pas trop croire aux apparences. «Ça, c’est l’aspect anecdotique. Il ne faut pas oublier qu’un train peut en cacher un autre», indique-t-il, soupçonnant un autre scénario en préparation pour cette présidentielle. L’invité de LCP n’en dit pas plus et reste dans l’interrogation. Pourquoi ? «Parce que Bouteflika n’est pas malade depuis seulement l’année dernière. Il l’est depuis 2005. Depuis cette date, il n’a pas tenu deux Conseils des ministres par an», relève-t-il, ne cachant pas sa surprise quant au fait qu’on ne parle que de la maladie de Bouteflika. L’ancien Premier ministre considère d’ailleurs que «la maladie de Bouteflika n’est pas le problème». D’après lui, la maladie de Bouteflika «n’est utilisée que pour masquer la maladie du régime». Interrogé à propos du mouvement de contestation de plus en plus important contre le quatrième mandat, Ghozali semble redouter la révolte de la rue. «Le changement à partir de la rue, ce n’est jamais bon», estime-t-il.
A. Sadek
 

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