Un média proche du MPA critique le RND : prémices de désaccords au sein de la coalition pro-Bouteflika ?

Un article peu favorable au Rassemblement national démocratique (RND), publié hier en Une de La dépêche de Kabylie, média proche du Mouvement populaire algérien (MPA), donne des indices d’une possible mésentente entre les membres de la coalition politique qui soutient le quatrième mandat de Bouteflika. Sous le titre «Purge au RND», l’auteur de l’article se demande si «le RND est en proie à une crise interne qui risque de déstabiliser sa base militante, à la veille de l’élection présidentielle». Il estime que «les démissions en cascade des coordinateurs de wilaya cachent mal l’opération purgatoire menée contre les «hommes» d’Ahmed Ouyahia», et assure que ces développements «qui minent les structures du parti finiront par faire renaître la guerre des positions entre les hommes de Guidoum et ceux d’Ouyahia, qui partagent les sièges au sein du bureau national dans une sorte de cohabitation purement hypocrite, entretenue, contre les règles et les mœurs politiques, depuis le 4e congrès du parti, fin décembre 2013». Selon la Dépêche de Kabylie, le RND serait sur «la voie de la déchéance, après 17 ans d’ascension à l’ombre de son demi-frère ennemi, le FLN». Des analyses politiques qui sonnent comme autant de griefs contre le parti de Bensalah et donnent l’impression qu’une rivalité s’installe au sein de la coalition dont les membres, adeptes du quatrième mandat, cherchent à se placer d’ores et déjà dans la perspective de l’après-élection. Les uns et les autres se mettent de l’avant et se préparent au partage des dividendes politiques attendus au lendemain de la réélection de Bouteflika et celui des portefeuilles de responsabilités au sein du prochain exécutif. Dès à présent, le MPA se lance apparemment dans la course en cherchant à accentuer les rivalités FLN-RND et jouer sur les dissidences au sein du RND pour améliorer son score au sein de la coalition et se donner les moyens de progresser dans la hiérarchie politique. Une option déjà prise par le secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, qui joue des coudes pour se hisser au premier plan du prochain exécutif. Une stratégie payante, puisque l’homme, après une notable progression au sein du gouvernement, se retrouve en bonne place dans le comité de préparation de la campagne de Bouteflika.
Meriem Sassi