Une source à Algeriepatriotique : «Non, M. Ouyahia, Bouteflika n’est pas l’homme providentiel !»

Bien que la nouvelle de l’appel en renfort d’Ahmed Ouyahia à la présidence «rassure» quelque part, il n’a cependant pas beaucoup convaincu lors de sa sortie d’hier soir. Une source jointe par Algeriepatriotique a commenté son intervention sur Ennahar TV, durant laquelle «il ne s’est pas départi de son flegme habituel et s’est fourvoyé dans moult explications et démonstrations – rejoignant en cela Amara Benyounès – pour nous dire qu’Abdelaziz Bouteflika a toute sa tête et qu’il peut donc continuer à présider aux destinées du pays». «M. Ouyahia, que Bouteflika n'aime pas, a été désigné – avec Belkhadem – uniquement parce qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion», explique notre source, très au fait des tractations en cours au sommet de l’Etat. «Sa montée au créneau, voulue par le clan présidentiel, prouve que la tâche est ardue et que, jusque-là, personne n'a pu convaincre du contraire de tout ce qui se dit et se sait dans les chaumières», relève encore notre source, précisant que le président Bouteflika est malade et qu’il est «incapable de gérer le pays en ces temps, justement très difficiles, car il ne peut être l'homme providentiel qu'il essaie de nous vendre». Notre source rappelle que «notre histoire pullule de ces exemples où le peuple a toujours relevé des défis bien plus importants que de le doter d'un chef à son image». Et d’expliquer : «L'histoire récente des années 1990 est là pour nous le rappeler», soulignant qu’Ouyahia «y avait participé intensément.» «Non, M. Bouteflika n'est pas l'homme providentiel !» récuse notre source, en s’adressant au nouveau chef de cabinet du président de la République. Pour elle, «l'Algérie a enfanté de bien meilleurs enfants qui ont fait les beaux jours de l'Algérie». La levée de boucliers d’une très large frange de la société pour défendre le DRS, suite aux attaques répétées – et sans doute commanditées – d’Amar Saïdani, aussi paradoxal que cela puisse paraître, «est une preuve irréfutable que le citoyen est conscient que le pays est cerné dans ses frontières et qu'il a besoin de sécurité, une sécurité que seul le DRS peut lui assurer», souligne notre source qui, pour étayer son argument, invite Ahmed Ouyahia à se remémorer «une certaine époque» : «Alors que les rues criaient "halte aux militaires !" et "on ne peut pas faire du neuf avec du vieux", les Algériens ont quand même voté en faveur de Zeroual, non pas qu’ils connaissaient le candidat, mais parce que Zeroual, le militaire qu'il est, pouvait les sortir des griffes du terrorisme.» Notre source rappelle également que la réconciliation est une initiative des militaires : «Pour les falsificateurs de l'histoire, continuer l'esbroufe et vouloir accrocher la réconciliation nationale au soi-disant bilan [de Bouteflika] et l'estampiller "bon pour un quatrième mandat" est une escroquerie, à moins de vouloir aller vers une amnistie générale», nuance notre source. «Aujourd'hui, on veut faire croire que ces mêmes Algériens sont impotents, diminués et, par voie de conséquence, incapables de sortir le pays de sa léthargie dans laquelle nous ont plongé quinze années de règne», mais, rectifie notre source, «nous savons tous de quel côté se trouve l'impotence et la diminution bien que ce soit pénible pour nous de le dire, s'agissant du président de l'Algérie et auquel nous souhaitons un prompt rétablissement chez lui, entouré des siens et de la sympathie et de la bienveillance de son peuple». Notre source regrette de voir «tomber dans la déchéance celui qui dit appartenir à la famille des moudjahidine, de la Révolution et des zaouïas, et se voir, en fin de règne, abandonné par ces nobles institutions». Nonobstant, pour notre source, Ahmed Ouyahia demeure «un commis de l'Etat reconnu» et «nous sommes certains qu’il saura pallier l'absence physique et intellectuelle» du locataire d'El-Mouradia. Quant au peuple, «il est mûr politiquement, contrairement à ce que certains veulent nous faire croire, puisqu'il rejette la violence et ne veut en aucun cas aller vers l'aventure, au regard de la gravité de la situation dans laquelle se dépêtre l'Algérie par la faute de ceux qui la dirigent depuis quinze ans», conclut notre source.
Karim Bouali
 

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