FCE : les pro-Bouteflika arrachent un soutien au forceps

Après plusieurs semaines d’hésitations et de déchirements, le Forum des chefs d’entreprises (FCE) a fini par choisir son camp dans cette élection présidentielle des plus tendues. Au bout de deux reports, le FCE a pu tenir aujourd’hui, jeudi 13 mars, son assemblée générale qui a été sanctionnée par un vote en faveur du président-candidat Abdelaziz Bouteflika. «Le Forum des chefs d’entreprises considère que cette politique doit être poursuivie avec détermination. Aussi, il soutient le programme de Monsieur Abdelaziz Bouteflika et exprime sa volonté à demeurer mobilisé aux côtés des pouvoirs publics, comme il l’a toujours été jusqu’ici, pour contribuer positivement aux efforts d’édification d’une économie performante, prospère et solidaire», écrit-on dans un communiqué rendu public à la fin de la rencontre. Le FCE justifie sa «position» par «la stratégie qui fonde l’action du gouvernement, guidée par des politiques orientées vers le renforcement du secteur productif, le développement de l’investissement, l’émergence de nouvelles entreprises et la valorisation du potentiel économique national au sens large pour donner une vigueur nouvelle à notre processus de développement économique et social». Ce ralliement au candidat Bouteflika ne sera assurément pas sans conséquence sur le fonctionnement et l’avenir même de cette entité censée être apolitique et clairement orientée du point de vue de ses statuts vers la chose économique. Le FCE a donc pris un risque malgré l’opposition clairement affichée d’une bonne partie de ses membres qui veulent rester à l’écart du jeu politique, à l’instar de ce que font d’autres organisations patronales tel le Medef en France. Hier, à la veille de son AG, le FCE a été destinataire d’une lettre du candidat (indépendant) Ali Benflis qui l’invitait à garder une neutralité dans cette élection en se mettant à l’écart du débat politique et à «lever les pressions politiques qui fragilisent l’entreprise qui doit pouvoir retrouver sa vocation socioéconomique de facteur central de production de richesses». Le FCE a reçu de fortes pressions du clan présidentiel pour apporter son soutien au quatrième mandat. Des pressions qui ont été exercées sur plusieurs patrons d’entreprise qui voulaient rester politiquement indépendants pour mieux servir l’économie. Cette organisation patronale a toujours fait l’objet de pressions pour soutenir la candidature de Bouteflika à la présidentielle. Ce qu’elle a fait en 2004 et en 2009. Son immixtion dans les affaires politiques a fortement fragilisé son action et son assise patronale.
Sonia B.
 

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