Coface : l’économie algérienne est arrimée aux hydrocarbures

Le dernier rapport consacré à l’Algérie par la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) fait ressortir une nouvelle fois une croissance économique toujours tirée principalement par le secteur des hydrocarbures et la dépense publique.

Le dernier rapport consacré à l’Algérie par la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) fait ressortir une nouvelle fois une croissance économique toujours tirée principalement par le secteur des hydrocarbures et la dépense publique.
Et si cette croissance a été moins élevée que prévu en 2013, en raison, explique la Coface dans son constat mi-figue, mi-raisin, «notamment de l'impact négatif de l’attaque terroriste d’une installation gazière mi-janvier 2013», elle ne connaîtra pour l’année en cours qu’un léger rebond. Un rebond qui sera, selon les prévisions de la Compagnie, à mettre sur le compte d’une augmentation «modérée» de la production d’hydrocarbures et au programme d’investissements publics couvrant la période 2010-2014 (construction de logements, de routes et de voies ferrées). La dépendance à l’industrie pétrolière semble devenir une constante au point où elle s’est imposée aujourd’hui comme un paramètre fondamental dans toute appréciation de l’évolution de l’économie algérienne. La Coface met, d’ailleurs, en exergue cette dépendance des comptes publics aux hydrocarbures qui perdure, puisqu’ils représentent environ 70% des recettes de l’Etat. «Grâce à une gestion prudente, avec la rationalisation escomptée des dépenses courantes et la hausse des recettes hors hydrocarbures, le déficit budgétaire devrait diminuer de nouveau en 2014. En tout état de cause, les revenus des hydrocarbures mis en réserve dans le Fonds de régulation des recettes permettent de financer ce déficit, et le pays bénéficie d’un faible endettement public», ajoute la Coface qui conforte ainsi cette thèse d’une économie entièrement arrimée aux recettes des hydrocarbures. «Malgré un nouvel effritement, les balances commerciale et courante seront encore excédentaires en 2014 grâce aux exportations d’hydrocarbures – représentant 95% des recettes en devises – et à des cours devant rester robustes», précise la Compagnie à ce sujet. Bien que la Coface relève, dans son rapport, un renforcement des capacités d’exportations par la mise en service, en 2013, du site de production de gaz de Menzel Ledjmet Est et du champ gazier et pétrolier d’El Merk, ainsi que par celle, en 2014, de deux nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié à Arzew et Skikda, cela ne semble point être suffisant pour une relance économique à proprement dite. Et pour cause. «L'Algérie reste assez largement tributaire de l'Europe pour son commerce extérieur et les perspectives moroses dans cette zone risquent de freiner les ventes algériennes», note la Coface qui ajoute, à ce propos, que «les achats d’hydrocarbures par les Etats-Unis seront limités par le développement sur place de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste».
La Coface constate, par ailleurs, que le climat des affaires et les conditions d’investissement restent loin d’être idéaux en Algérie. «Si le cadre des affaires paraît stabilisé, il reste peu propice à l’expansion du secteur privé et des investissements étrangers, hormis le secteur des hydrocarbures et des cas particuliers comme l’usine automobile Renault en construction à Oran», indique la Compagnie. Au chapitre des voyants qui s’affichent au vert pour l’économie algérienne, la Coface retient, notamment, les «imposantes» réserves de change (environ trois ans d'importations) qui renforcent, d’après la Compagnie, «une situation financière extérieure déjà solide». On relèvera aussi que «la politique active de désendettement extérieur, via notamment l’interdiction pour les entreprises d’emprunter à l’étranger, maintiendra le ratio dette/PIB à un niveau très faible (moins de 3%)». Sur le plan politique, la Coface souligne les mesures prises par le pouvoir algérien et «destinées à lutter contre le chômage des jeunes et à augmenter les logements sociaux afin de désamorcer la contestation politique et sociale», et ce suite aux soulèvements intervenus depuis début 2011 dans les pays arabes. Le principal évènement politique dans notre pays pour 2014 est juste survolé par la Coface qui se borne à préciser, à propos du président Bouteflika, que «la question de sa future succession risque de se poser». Un évènement qui, toutefois, ne devrait pas peser sur les choix économiques du pays, selon la Coface, qui estime qu’«en tout état de cause, 2014 sera une année de transition durant laquelle toute inflexion significative de la politique gouvernementale semble exclue». La situation sécuritaire du pays est également commentée par la compagnie d’assurance à l’exportation qui constate que «l’activisme de groupes islamistes radicaux s’est intensifié aux frontières du sud du pays, comme l’illustre l’attaque terroriste, mi-janvier 2013, de l’important site gazier d’In Amenas», même si, tempère-t-elle, «la situation sécuritaire s’est relativement améliorée».
A. Sadek
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.