Des eurodéputés à la solde de Rabat se rendent à Dakhla pour cautionner l’occupation marocaine

Le Maroc a-t-il mis dans sa poche les membres de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen, en visite à Rabat dans le cadre de la 6e session de la Commission parlementaire mixte UE-Maroc ? Algeriepatriotique a appris que le chef de cette délégation, Pier Antonio Panzeri, a cédé aux avances du Makhzen et décidé, sans mandat aucun, de faire un crochet à Dakhla, une ville sahraouie sous domination marocaine. Cette virée, plus que suspecte, dans les territoires sahraouis occupés, suscite les interrogations les plus légitimes parmi les parlementaires européens : que fait cette délégation au Sahara Occidental alors qu'elle est supposée traiter, à Rabat, de relations institutionnelles avec le Maroc ? Qui, au niveau du Parlement européen, a autorisé ce déplacement à Dakhla ? Et surtout, qu'est-ce qui fait courir l'eurodéputé Panzeri, organisateur en chef de cette escapade douteuse ? En fait, l’enjeu est l’accord de pêche passé entre l’UE et le Maroc. Dans une interview accordée à Algeriepatriotique (18 décembre 2013), l’ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, avait signalé le caractère illégal de cet accord qui offre «une prime à l’occupation». «Il faut dire que par le simple fait d’inclure les eaux territoriales du Sahara Occidental dans son champ d’application, cet accord contrevient aux principes du droit international et ne prend pas en compte les intérêts du peuple sahraoui», avait-il déclaré. Il est clair que Pier Antonio Panzeri est chargé par les officiels marocains de faire croire aux retombées positives de l’accord de pêche sur les populations sahraouies. L’objectif du Makhzen est d’amener les eurodéputés en visite au Maroc à torpiller le rapport officiel que doit établir un comité ad hoc, seule instance officielle mise en place récemment par le Parlement européen, pour assurer le suivi de la mise en œuvre de cet accord de pêche. En effet, du 9 au 12 avril, une commission officielle sera dépêchée par le Parlement européen au Sahara Occidental pour s'assurer si les Sahraouis jouissent de leurs richesses naturelles, notamment les retombées financières de l’accord de pêche UE/Maroc sur la population sahraouie, et s'enquérir de la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Cette commission, composée de sept parlementaires représentant différents courants politiques au sein du Parlement européen, aura pour mission d’évaluer le respect par le Maroc et la Commission européenne du contenu de l'accord conclu entre eux. Le Maroc craint cette mission. Pier Antonio Panzeri a alors accepté de se faire l’instrument d’une combine qui ne résistera pas aux faits qu’aura à constater le comité ad hoc officiel créé par le Parlement européen.
Kamel Moulfi
 

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