«Bouteflika roi» : et pourquoi pas le baisemain comme constante nationale, M. Sellal ?

Est-ce encore un lapsus ou une velléité sérieuse d’instaurer une monarchie en Algérie ? La vidéo d’Abdelmalek Sellal fait le tour de la Toile et relève carrément du surnaturel cette fois-ci. C’est que ce que déclare le principal animateur de la campagne d’Abdelaziz Bouteflika a de quoi inquiéter. Non que nous croyions à la possibilité que le projet annoncé par l’ancien Premier ministre puisse se réaliser, mais parce que les dérapages verbaux d’Abdelmalek Sellal prennent une tournure dangereuse et s’éloignent peu à peu de la boutade et du folklore risibles mais inoffensifs. «Comment voulez-vous que Bouteflika ne soit pas désigné roi après tout ce qu’il a donné au pays ?» s’est écrié Abdelmalek Sellal face à un parterre de femmes réunies à la salle Harcha, la voix chevrotante, les yeux presque larmoyants, l’air extasié par l’admiration sans bord qu’il voue au président Bouteflika. «Cette suggestion d’Abdelmalek Sellal de calquer le régime algérien sur celui du Maroc peut paraître presque vraie», ironise-t-on, au lendemain de cette nouvelle sortie (in)attendue de celui qui a soulevé toute une région suite à une mauvaise blague sur les Chaouis. Ce matin, c’est à Metlili qu’il a été malmené par une population locale qui a invité son hôte indésirable à «dégager» avec tout son système. Il est à se demander si les animateurs de la campagne de Bouteflika ont pris conscience du degré d’inimitié qu’il ont créée chez les citoyens, pour deux raisons au moins : d’abord, parce qu’ils sont décidés à rester quel qu’en soit le prix, en faisant croire que leur départ serait synonyme de chaos et d’instabilité ; ensuite, parce qu’ils chantent les mêmes refrains passés de mode face à des citoyens bien en avance sur une classe politique surannée, tellement surannée qu’Abdelmalek Sellal nous invite désormais à faire allégeance au «roi» Bouteflika et à sa dynastie. Il ne faudrait pas s’étonner à partir de maintenant qu’il propose dans un de ses prochains meetings ou dans une tribune quelconque, avant ou après l’élection présidentielle du 17 avril — la dernière ? — d’instaurer le baisemain comme constante nationale.
M. Aït Amara

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