Un taux d’intégration minimal de 40% pour rentabiliser l’industrie véhicules (industriel)

Un taux d’intégration de 40% représenterait le taux minimal pour rentabiliser l’industrie mécanique en Algérie, mais constitue un objectif plus ou moins réalisable dans les cinq prochaines années, a estimé, lundi à Alger, un chef d’entreprise du secteur.

 «Le montage automobile SKD n’est pas viable si l’on n’arrive pas progressivement à un taux d’intégration nationale de 40%, car au-dessous de ce taux, il est plus rentable d’importer des véhicules que de les monter en Algérie», a avancé Adel Bensaci, président du cluster mécanique de précision, au Forum d’El-Moudjahid qui a été consacré aux clusters. Les clusters sont des réseaux d’entreprises constitués notamment de PME activant dans le même créneau, qui peuvent être ancrés localement ou répartis sur plusieurs zones géographiques, avec l’objectif de conquérir des marchés qui n’auraient pas été accessibles par des entreprises seules.

Selon lui, les véhicules montés actuellement en Algérie coûtent plus chers que les mêmes produits importés. Quant à l’objectif visé par la création du cluster mécanique, Bensaci a expliqué que ce regroupement d’entreprises espérait offrir une alternative locale aux 5 milliards de dollars de pièces de rechange importées par l’Algérie annuellement. «Nous importons 99% de nos besoins en la matière (pièces de rechange) et ce marché doit être récupéré par les sous-traitants nationaux», a insisté le président du cluster mécanique de précision qui a été créé en janvier 2017 par cinq sociétés fondatrices.

Reconnaissant que l’existence de concurrents au sein du cluster peut créer parfois «quelques frictions», ce jeune industriel a toutefois assuré que les sociétés adhérentes, dont le nombre devrait augmenter à une vingtaine incessamment, «gagneront beaucoup plus à travailler ensemble, surtout qu’elles activent dans un marché local à forte croissance et qu’elle sont mieux écoutées à l’international lorsqu’elles sont regroupées». A ce propos, il a cité l’exemple d’un constructeur aéronautique européen qui exige des fournisseurs de pièces de rechange de se regrouper en cluster. Présent à cette rencontre, le président du cluster numérique «Algeria Digital Cluster», Ahmed Mehdi Omarouayache, a considéré qu’un cluster permettait à une société d’«avoir l’agilité d’une petite entreprise et la force de proposition du groupe».

De son côté, le président du cluster boissons d’Algérie, Mourad Bouattou, a fortement plaidé pour la création de clusters dans les autres secteurs. «Notre cluster a permis à ses membres une visibilité à l’international. Les étrangers viennent nous rencontrer en tant que groupe car nous partageons une vision commune et nous parlons d’une seule voix. Le cluster est un accélérateur de réussite : seul on peut aller vite, ensemble on ira loin», a résumé le président de ce cluster créé en 2012 et regroupant 25 adhérents entre producteurs de boissons et opérateurs de la chaîne logistique.

Il a souligné que les sociétés adhérentes comptaient créer une centrale d’achat en expliquant qu’actuellement les producteurs nationaux de boissons importent 150 000 tonnes/an de polyéthylène (utilisé pour la fabrication de bouteilles en plastique) et que la bouteille représente la moitié du coût du produit. C’est dans ce sens que les adhérents de ce cluster comptent mettre sur pied une centrale d’achat pour effectuer des importations groupées de matières premières dans le but d’acheter moins cher et de faire ainsi baisser les coûts de production.

Selon les participants à ce forum, il existe en Algérie une dizaine de clusters seulement contre 240 en France.

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