Le ministre espagnol des Affaires étrangères en visite à Alger

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, effectuera une visite en Algérie vendredi et samedi prochains. La visite qui intervient en pleine campagne électorale a certainement une dimension politique, mais ce sont principalement les questions énergétiques qui préoccupent les Espagnols au vu des développements intervenus dans la crise entre la Russie et l’Ukraine. Au menu des discussions que José Manuel García-Margallo aura avec le Premier ministre par intérim et ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, ainsi qu’avec son homologue Ramtane Lamamra, figure en bonne place la question de l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Le ministre privilégie également le renforcement de la présence des entreprises espagnoles en Algérie. Dans ce cadre, un forum économique est programmé durant la seconde journée de la visite de Margallo en Algérie. Pour ce qui est de la question de l’approvisionnement en gaz de l’Europe à partir de l’Algérie, une récente réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères tenue le 5 avril 2014 à Athènes en Grèce a abordé le volet de l’amélioration des interconnexions entre l’Espagne et le reste de l’Europe, afin d’ouvrir la voie à un meilleur approvisionnement à partir de notre pays et réduire ainsi la dépendance vis-à-vis de la Russie. Dans une déclaration en marge de la réunion, reprise par la presse espagnole, Jose Manuel Garcia Margallo a estimé que «la dépendance des pays européens vis-à-vis du gaz russe serait grandement diminuée si nous pouvions mettre en place les interconnexions entre l'Espagne et le reste de l'Europe, qui nous permettraient d’apporter de l'énergie à partir de l'Afrique du Nord». Il a déclaré également que «le plan méditerranéen de l'énergie visant à développer les énergies renouvelables – en particulier solaire – dans des pays comme le Maroc et l’Algérie a longtemps été mise à l'écart» et qu’il devrait être sorti des tiroirs pour garantir l’avenir énergétique de l’Europe. La question des importations de gaz a été par ailleurs abordée lors d'une réunion, tenue hier à Bruxelles, par les dirigeants européens qui ont décidé d'étudier la façon de réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis des importations de gaz russe et de donner un coup de pouce à ses plans pour la diversification des sources d'approvisionnement en énergie, compte tenu de la tension des relations de l'UE avec Moscou après son intervention en Ukraine. Selon un compte rendu de la Commission européenne, «l’Union européenne a décidé de renforcer ses capacités de stockage de gaz et d’exploiter d’autres sources de production d’énergie pour assurer la sécurité de ses approvisionnements». Le risque d’un arrêt des fournitures transitant par la Russie, comme en 2009, a été au cœur de la réunion qui a fait le point sur l’état de stocks de gaz dans l’UE, estimés à 36 milliards de m3, ainsi que sur les mesures pour assurer la «sécurité de l’approvisionnement des Etats membres». Des décisions qui ouvrent une plus grande perspective dans le domaine de la coopération énergétique entre l’Europe avec l’Algérie.
Meriem Sassi
 

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