Des milliers de manifestants à Béjaïa : «Pas besoin de dictateurs !»

La marche à laquelle ont appelé d’anciens animateurs du MCB a drainé une grande foule à Béjaïa, estimée à près de dix mille personnes, venues de toutes les localités de la Soummam et du Sahel. Une marée humaine, couverte d’emblèmes aux couleurs tricolores berbères, a bloqué la circulation pendant plus d’une heure. Scindés en trois grands carrés, les marcheurs ont arpenté l’axe menant de l’université à la mythique placette jouxtant le siège de la wilaya, le boulevard de la Liberté, en brandissant des banderoles rappelant la revendication identitaire, surtout celle de l’officialisation de la langue amazighe, et en scandant des slogans hostiles au pouvoir : «Y en a marre de ce système», «Pas besoin de dictateurs, tout le monde est concerné !» ou encore : «Kabylie chouhada !» Plus nombreux et plus bruyants, les militants du MAK se sont distingués par leurs mots d’ordre autonomistes qui, à un moment, ont dominé la manifestation. Ce qui n’a pas plu aux autres factions présentes. Devant la cité dite «CNS», des prises de parole ont été improvisées. Des jeunes de ce quartier sont intervenus pour demander une minute de silence à la mémoire de deux jeunes garçons issus de leur quartier, morts lors des événements de 2001. D’anciens animateurs et détenus du mouvement berbère de 1980 ont profité de l’occasion pour appeler la foule à maintenir la mobilisation pour la démocratie. «Nous n’accepterons plus qu’on nous insulte et qu’on nous humilie», a lancé Azziz Tari, ancien animateur du MCB. A la fin du rassemblement, des jeunes ont tenté de jouer les trouble-fête, en jetant des pierres en direction des locaux de la wilaya, mais les organisateurs les en ont empêchés. La foule s’est dispersée, après, dans le calme.
Rabah Aït Ali
 

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