Pourquoi Benflis a émis des réserves sur l’initiative de la Coordination pour la transition démocratique

La rencontre souhaitée par les dirigeants de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique avec Ali Benflis n’a pas livré tous ses secrets. Selon un membre de cette coordination, la rencontre qui a duré deux heures et demie a été l'occasion pour chaque participant de faire le point, brièvement, sur les élections et la différence d'analyse sur le choix de chacun. Tout le monde était d'accord pour tourner la page définitivement. Sur le principe, tous les intervenants étaient d'accord sur le fait que les élections étaient truquées et que les chiffres ne correspondaient pas à la réalité. Le taux de participation était estimé par les membres de la coordination à environ 20%. Par ailleurs, le consensus était général sur le fait que le régime était «en bout de course» et qu'il «constituait désormais un danger pour le pays». Lors des échanges de vue, la coordination des partis a présenté sa démarche pour aller vers une conférence nationale et les buts assignés à celle-ci. De son côté, Benflis a explicité sa démarche : il forme, avec les partis politiques qui l'avaient soutenu, un front, mais s'engage à constituer son propre parti. D’après notre source, la délégation représentée par Benflis a compris au départ que la coordination avait comme projet de mettre en place un «organe» pour la transition (type HCE), disant préférer «le retour vers la légitimité populaire pour de vraies élections». Mais pour la coordination, «transition démocratique» ne signifiait nullement «organe de transition». Il s'agit, pour ses membres, d'ouvrir «un vrai dialogue entre tous les partis de l'opposition pour définir ce que peut être l'avenir du pays et comment y arriver». Tout le reste est laissé pour une discussion «libre et ouverte» avec les participants à la conférence nationale. Les dirigeants de la coordination ont expliqué à leur hôte que cette conférence, prévue en mai ou en juin prochains, sera préparée avec toutes les parties qui souhaitent y participer. Il y aura, avec l'accord de tous, l’installation d'une commission organisatrice. Entre temps, la coordination a préparé un document de synthèse pour le présenter comme avant-projet à discuter et à enrichir par tous les participants. En conclusion, ajoute notre source, les deux parties se sont engagées à se consulter régulièrement sur toutes les questions et à garder un contact permanent. Si aucune décision n'a été prise quant à la participation du Front pour le changement à la conférence, les dirigeants des partis ne désespèrent pas de voir ce nouveau parti et son leader y assister.
R. Mahmoudi
 

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