Corruption : nouvelle attaque insidieuse contre le DRS pour détourner l’attention de l’opinion

On apprend, selon des médias proches du très controversé secrétaire général du FLN, que le vice-ministre de la Défense aurait instruit la Gendarmerie nationale de «reprendre à zéro» les enquêtes sur les grosses affaires de corruption qui ont fait énormément de bruit ces dernières années. Outre le fait qu’une telle décision relève directement des prérogatives exclusives du président de la République et que le militaire Ahmed Gaïd-Salah n’a aucune autorité pour ordonner l’ouverture ou la réouverture d’enquêtes sur des affaires liées au crime économique, une telle annonce s’apparente à une nouvelle attaque insidieuse contre les services de renseignement qui en avaient la charge. Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) relevant lui-même du ministère de la Défense nationale, le transfert de ses services qui étaient en charge de la lutte contre la corruption vers d’autres instances habilitées sur ordre du chef de l’Etat, signifie que l’institution militaire et à sa tête le chef d’état-major de l’ANP, n’est plus habilitée à gérer ce dossier. Des sources informées ont expliqué à Algeriepatriotique que c’est en sa qualité de police judiciaire que la Gendarmerie nationale enquête, au même titre que la direction générale de la Sûreté nationale, sur les affaires liées au crime économique, mais sous la férule de la Justice et non pas de la Défense nationale. Dans ce cadre, ajoutent nos sources, les services de la gendarmerie agissent conformément au code de procédure pénale et exécutent les délégations des juridictions d'instruction. Cette mission est exercée sous la direction du procureur de la République, la surveillance du procureur général et le contrôle de la Chambre d'accusation. La Gendarmerie nationale a toujours disposé de sections de recherches dont le personnel est spécialisé dans le domaine de la police judiciaire, chargées de lutter contre les atteintes à l’économie nationale qui englobent les détournements de fonds, la dilapidation des deniers publics, la fraude fiscale et les infractions à la réglementation des changes. Il n’y a pas de doute que cette sortie sur «un nouveau transfert de prérogatives» intervient suite aux dernières révélations sur les frasques financières du secrétaire général du FLN, Amar Saïdani. Une façon, sans doute, de détourner l’attention et de transformer le coupable en victime, en faisant croire à l’opinion publique que le DRS aurait failli à ses missions et qu’un autre corps de sécurité aurait été appelé à lui suppléer sur instruction du chef d’état-major de l’ANP, dont le rôle équivoque est induit par le fait que le général de corps d’armée Gaïd-Salah occupe la double fonction – opérationnelle et politique – de commandant des forces armées et de vice-ministre de la Défense nationale. L’engagement de Bouteflika, fait lors de sa prestation de serment, à lutter contre la corruption est-il en train d’être dévoyé par certains membres véreux de son entourage qui craignent un retour de flammes et qui tentent d’ériger un pare-feu en manipulant l’opinion publique ? Peinant à convaincre de sa légitimité, vu le taux d’abstention record – nonobstant les chiffres officiels –, sa diminution physique qui compromet sérieusement son quatrième mandat et son incapacité à former un gouvernement de consensus national, le président de la République n’a d’autre choix que de tenir sa parole de déclarer la guerre à la mafia, à commencer par sa cour, s'il veut regagner la confiance du citoyen.
M. Aït Amara

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