L’étrange enthousiasme de Ksentini pour l’implication politique de l’ANP et l’amnistie générale

Réagissant au compte-rendu fait par Algeriepatriotique qui a rapporté la proposition de Me Farouk Ksentini visant à donner à l’armée un rôle politique en introduisant dans la Constitution, à la faveur de sa révision prochaine, une disposition qui fait de l’institution militaire la gardienne de la Constitution, une source au fait des questions militaires et des subtilités de la réalité politique dans notre pays fait remarquer que cette proposition de Me Ksentini est «réellement dangereuse». Elle en donne pour preuve concrète le cas du quatrième mandat présidentiel. Notre interlocuteur estime qu’«une Constitution véritable, c'est-à-dire légitime, donc élaborée par tous, sera le garant de la stabilité dans le pays». Pour lui, la formule proposée par Me Farouk Ksentini «engage plus encore l'ANP dans la politique sans vraiment la rendre responsable des déviances, y compris celles pouvant provenir du président de la République». La proposition visant à coller à l’armée un rôle politique à travers une disposition constitutionnelle semble être une idée fixe chez le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme. Après avoir exposé cette proposition une première fois en décembre 2012, dans un entretien à la Radio, il la réitère, ce dimanche, à la même émission de la Chaîne III de la Radio nationale. Il veut faire amender l’article 70 de la Constitution qui stipule que le président de la République est le garant de la Constitution pour y ajouter «gardien de la Constitution», avec la précision qu’il est chef des armées. En décembre 2012, Me Farouk Ksentini, prenant exemple sur la Turquie, avait exprimé plus explicitement son idée dans une formulation d’article : «L’ANP doit protéger la Constitution de toute possibilité d’être modifiée ou d’être malmenée à une occasion ou à une autre.» S’agit-il d’un ballon-sonde ou d’une «campagne» telle que celle que mène depuis au moins une dizaine d’années Me Ksentini sur la question de l’amnistie. Dernièrement, il faisait une lecture du discours du président Bouteflika remis à la presse à l’occasion de sa prestation de serment, pour suggérer que l’amnistie générale était dans l’air. Me Farouk Ksentini n’a raté aucune occasion de se faire le promoteur de l’amnistie générale comme, estime-t-il, «conséquence évidente et immédiate de la loi sur la rahma et de la concorde civile en plus de la réconciliation nationale». En septembre 2011, il l’annonçait même «dans un très proche avenir».
Kamel Moulfi

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